CONTRIBUTIONS

Faire Respirer Lille avec le Numérique et les Startups

Contribution de Violette Spillebout, candidate à la Maire de Lille

Lille, le 24 février 2020

France Digitale a proposé aux candidats à l’élection municipale de Lille de présenter leurs propositions sur l’économie numérique sous le format d’une vidéo. En complément, voici nos engagements pour les startups et le numérique.

En France, 30% des nouveaux emplois sont créés par les startups. Et comme “l’emploi et le mieux vivre sont au cœur de la bataille que je suis en train de mener à Lille, pour devenir maire, le 22 mars prochain, je veux d’abord leur dire que j’aime les entrepreneurs et l’entreprise.” (Violette Spillebout, qui a été salariée de la ville de Lille pendant 15 ans, est depuis 6 ans en entreprise, Directrice de la Relation Clients). 

Les start up c’est ça, de l’emploi potentiel, quand elles décollent, et aussi, pour Violette Spillebout, des partenaires précieux pour trouver des solutions face aux défis actuels de l’urgence climatique, et de la pauvreté, à Lille (où 26% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté). “Eux, comme moi, essayons chaque jour de résoudre des problèmes”. 

Le programme FAIRE RESPIRER LILLE, nous l’avons construit en collaboratif et il inclut évidemment le digital pour agir.

Les grands enjeux que nous voulons résoudre et qui contiennent une dimension numérique 

Avec un “plan zéro carbone” à 2035, donc la sortie du diesel rapidement, le besoin de développer les mobilités douces, le zéro déchets, la reprise en main de la sécurité, la fin de l’assignation à résidence dans les quartiers, beaucoup est à faire à Lille, où du retard a été pris.

Le bien vieillir : Silver Vallée

Le CITC (cluster dédié à l’Internet des Objets) à EuraTechnologies y travaille déjà : l’enjeu c’est de maintenir les citoyens à domicile grâce à la technologie. Nous accompagnerons cet enjeu en synergie avec EuraTech, avec la “Silver Vallée” :

  • Un incubateur-accélérateur autour des services innovants pour l’autonomie et la longévité répondant aux besoins et aux usages des seniors et de leur entourage : santé, habitat, communication, transports, etc
  • Qui rassemble les forces vives scientifiques, technologiques et médicales pour aider les Lillois à vivre mieux, plus longtemps
  • Un lieu ressource pour les aidants, lieu d’information et d’accompagnement

L’avenue des modes : le textile recyclé

Nous y travaillerons avec le CETI à Tourcoing, sur les textiles innovants.

  • Un nouveau moteur économique en lien étroit avec le centre commercial Lillenium véritable incubateur du textile recyclé et solidaire 
  • Des boutiques de créateurs sélectionnés, d’accessoires et de vêtements recyclés, de grandes boutiques de seconde main
  • Un grand vestiaire solidaire, lieu de don et de tri en partenariat avec les associations
  • Un lieu de coworking pour les influenceurs avec studio photo et vidéo

Il nous a semblé essentiel de le localiser Faubourg des postes près du futur centre commercial Lillenium qui est un modèle pensé avec la maire sortante, déjà dépassé, mais nous l’assumerons, et nous l’aiderons. 

La future maire et le commerce

Il faut aussi que nous aidions nos commerçants et pas seulement en cœur de ville, dans les quartiers les principales artères souffrent. Le “Retail” est en mutation, en train de tomber disent certains. Les modèles changent, aux élus d’accompagner ces transitions. Trop souvent dans le passé, des inimitiés entre décideurs publics / privés et le dogmatisme de certains nous ont fait perdre des chances. A Lille, nous devons changer de méthode : le maire facilite et accompagne plutôt qu’il ne décide de tout.

Euratransition

  • Sur le site de Fives-Cail, nouveau pôle économique pour lutter contre le dérèglement climatique et aux mobilités douces 
  • Un incubateur-accélérateur favorisant le développement de projets d’innovation et les partenariats commerciaux et industriels dans la transition écologique

Nous avons par exemple regardé ce que fait NRJ2020 à Dunkerque avec les éoliennes en mer. Nous devons travailler avec l’ensemble des acteurs. Il nous semble clair que la prochaine “manne” pour les startups, le nouveau « pivot », c’est la ville verte. 

Face au défi climatique, nous voulons faire de Lille une ville zéro carbone en 2035 : nous mettrons au point en début de mandat un plan d’action pour : 

  • La diminution de la consommation d’énergies fossiles
  • Le développement des énergies renouvelables sur la métropole
  • L’évolution des modes de déplacement
  • Un programme d’économies d’énergie dans les bâtiments
  • Le développement du végétal en ville
  • Un accompagnement des familles et entreprises vers la suppression des chauffages polluants

Public, privé, associatif, recherche, tous seront connectés, à Euratransition. Une transition qui ne doit laisser personne sur le bord de la route. 

L’économie numérique, nous en sommes convaincus, pourrait être une solution aux problématiques de mobilité à Lille. Faciliter par exemple la vie des vélos-taxis (cf. notre plan vélo), optimiser les lieux de recharges électriques, le stationnement, le maire peut faire beaucoup. 

Ce qu’une future maire peut faire pour promouvoir l’écosystème numérique local

Nous avons avec EuraTech un fleuron,  cette idée géniale de Pierre de Saintignon de mixer la recherche et le business, de mixer des “gros” et des “tout-petit”. Avec ses 24 000 m2 dont la moitié pour les startups, EuraTech a longtemps été le 1er incubateur en Europe. On rappellera que ce temple de la tech n’a pas tout de suite été du goût de la maire sortante, M. Aubry. EuraTech, avec la force du politique, a pu garder son site pour la Tech, et nous ferons de même. 

“Il y a deux gros écosystèmes aujourd’hui hors PARIS, ils sont à LILLE et à LYON. Mon ambition est que nous soyons 2ème après PARIS, que des startups émergent à Lille, que les levers de fond soient plus importantes dans notre territoire”

Le rôle de la mairie et des acteurs politiques locaux dans le développement du numérique 

La ville de Lille en elle même est assez peu partenaire des différentes expérimentations ou initiatives, c’est toujours au niveau de la MEL, or localement nous pourrions faire plus, mais la maire sortante se méfie de l’entreprise. Or, le rayonnement d’une ville passe aussi par ses entreprises, les politiques ne doivent pas être hors sol. 

“Concrètement, je veux faire de Lille une ville “intelligente” et connectée” 

  • Wifi et bornes de recharges pour les téléphones dans les rues et les lieux publics
  • Encourager et faire connaître les applications mobiles pour consommer responsable, trouver une place de stationnement, s’informer en temps réel de la pollution de l’air
  • Mettre la vidéoprotection au service des interventions urgentes et de la gestion des embouteillages 
  • Donner accès à tous les chiffres et données de la ville pour favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat (“open data”)

“Les usages anticipés du numérique dans nos différentes politiques municipales ? Vidéosurveillance, mobilités, cybersécurité, mieux écouter les Lillois grâce aux “Civic Tech”, voilà de grands enjeux pour les habitants.”

Quelle place donner aux startups locales dans la commande publique 

Arrêtons d’exclure les startups avec des conditions administratives et financières telles que de fait, elles ne peuvent être dans le jeu. A Lille nous voulons un SMALL BUSINESS ACT qui permette de projeter de 20 à 25% vers les PME et les startups en facilitant leur accès au marché chaque fois que le marché le permettra.

Même quand il s’agira de grands groupes, nous voulons les encourager à répondre avec des petites structures, leur faire confier des parts expérimentales à des startups sur des tailles de marchés où c’est pertinent. 

“Les marchés publics doivent prendre en compte les dernières innovations et ne pas être trop restrictifs en liant des conditions qui excluent de fait les start ups.”

Un environnement réglementaire et administratif propice

Il faut que toutes les conditions extérieures à l’entreprise qui naît, soient simples. Nous créerons un guichet unique de “fast track” : trouver des bureaux, faire des tests, avoir des autorisations, lever des arrêtés bloquants : nous aurons une attention particulière pour nos startups. Nous aurons, en mairie, un correspondant “French Tech”, qui agira notamment au niveau du service des achats publics pour changer les habitudes. 

Le guichet unique de l’entrepreneuriat dans chaque mairie de quartier, en partenariat avec les acteurs économiques, la Région, le Pôle Emploi et la Mission locale

Faire évoluer la Fondation de Lille en une “Fondation Lilloise pour l’innovation sociale et environnementale”, et devenir un Territoire labellisé “French Impact” 

Créer un incubateur-accélérateur de l’entrepreneuriat social en renforçant les liens entre les structures existantes (maison Hessel, Bazaar St-So, Maison des Associations…)

Je veux faire de Lille un terrain de jeu pour les innovations. Votre difficulté, c’est de passer à la grande échelle. Les tests (“POC”) à répétition qui ne sont pas payés ça n’est pas bon.

Nous veillerons évidemment à ce que l’on respecte la loi sur les délais de paiement. Car les startups, si on les paie pas, elles sont rapidement en difficulté, ayant beaucoup investi.

La question du financement 

Pour les levées de fond, la question est de savoir comment arriver à attirer les parisiens, et les étrangers. Il nous faudra promouvoir l’écosystème lillois à Paris et à Londres, c’est aussi une question de volonté politique et d’intérêt porté à l’entreprise.

Plutôt que du soutien financier par la mairie de Lille, nous pensons que nous pouvons surtout aider les startups à accéder à de premiers petits marchés locaux.


Notre position concernant l’ouverture des données municipales pour permettre aux futures startup de construire des solutions innovantes

Nous avons dans l’ADN de notre collectif le principe de transparence. Les données municipales peuvent intéresser, qui sait quelles entreprises pourraient en naître. Nous serons évidemment très  attentifs à l’éthique avec une future “charte d’éthique de l’open data”. 

La MEL a un gros portail Open data mais la ville de Lille collabore peu : 3 jeux de données seulement quand Roubaix en publie 39. C’est en partie parce que la ville n’est pas assez digitalisée. L’open data va donc aussi nous aider à progresser ; on peut faire le bilan de ce que l’on est, l’afficher publiquement, et se fixer un objectif. 

Nous regarderons aussi comment nous interfacer avec des entreprises pour que nos datas soient visibles même plus largement. 

La 5G est une innovation importante et incontournable, avec des questions de santé et de sécurité auxquelles nous serons très attentifs

Nos propositions pour encourager au niveau municipal la formation des futurs talents du numérique 

Un gros point bloquant pour nos startups est l’accès à un vivier de talents : développeurs, commerciaux, il nous faut former plus de talents, et cela se joue en local. La Ville peut faciliter l’implantation d’écoles, être facilitatrice.

Le numérique doit être inclusif 


Nous allons aussi continuer à former les agents de la ville, les éducateurs des centres sociaux au numérique et lutter partout en ville contre l’illectronisme. Ces métiers peuvent et doivent aider nos jeunes à sortir du chômage qui monte à 40% dans certains quartiers : il faut des emplois pour les Lillois.

Valoriser nos universités

  • Création de la Semaine scientifique lilloise pour valoriser les talents universitaires et culturels en s’appuyant sur l’institut Pasteur, le CNRS et les universités 
  • Création d’une “Maison des étudiants” au sein du “Quartier de la connaissance”, le nouveau campus en coeur de ville 

Le quartier de la connaissance 

  • Nouveau campus en cœur de ville, impliquant Sciences Po et sa bibliothèque, la maison d’accueil  des chercheurs, l’Ecole Supérieure de Journalisme, et le futur Musée de la nature de l’homme et des civilisations
  • Une Maison des étudiants pour accueillir et orienter
  • Des commerces et activités adaptés aux étudiants 

Zoom sur l’accueil des talents étrangers 

Avec le FRENCH TECH VISA le gouvernement a proposé un “fast track” très ouvert pour aider par exemple des ingénieurs canadiens ou indiens à ne pas attendre 6 mois pour avoir enfin leur carte vitale. Nous aurons, en mairie, un relais d’accueil dédié aux talents étrangers.
Rappelons qu’avec le Brexit, les FINTECH (stratups de la finance) auront besoin de sièges en Europe continentale, même si une partie de leurs salariés restent à Londres. Lille est à un croisement qui la rend naturellement attractive, mais nous pouvons faire beaucoup mieux en agissant sur la qualité de vie au quotidien, coeur de notre programme pour les Lillois. 

Au programme également 

Développer l’apprentissage de l’anglais à tout âge et dans les métiers de service, créer un Erasmus Lillois pour nos lycéens et apprentis

Un grand “plan emploi” avec création de 3000 postes sur le mandat grâce au nouveau Club des Entrepreneurs Lillois

Mieux utiliser les dispositifs : PEP’S pour les séniors, parrainage des jeunes pour l’apprentissage, Territoire Zéro Chômeurs, Emplois Francs, Grand Plan emploi numérique

Et une ambition renouvelée aussi pour l’ESS

Face à une situation environnementale alarmante, face à des inégalités sociales toujours aussi fortes à Lille, Violette Spillebout estime qu’il faut trouver de nouvelles solutions sociales, écologiques, concrètes, efficaces, au plus proche des citoyens, qui soient en même temps transformatrices, porteuses de nouveaux modes de production, de consommation, d’insertion dans l’emploi, et de solidarité et “c’est précisément l’ADN de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) et de ses entreprises”. Nous prévoyons donc une véritable “boîte à outils” de l’ESS, qui permettra de faciliter les projets et d’impliquer véritablement les citoyens.

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