COMMENT MARTINE AUBRY A VIOLÉ LES LOIS DE LA RÉPUBLIQUE POUR SE FAIRE RÉÉLIRE Dans le nouveau livre de Violette Spillebout intitulé « L’autre mur, vade mecum pour une République en paix », la députée et porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée révèle les coulisses de la réélection de Martine Aubry à la mairie de Lille en juin 2020.
Ayant été sa directrice de cabinet pendant 10 ans, l’auteure connait parfaitement les arcanes du système Aubry et la manière autocratique dont « la dame des 35 heures » gère la capitale des Flandres.
On y apprend qu’au lieu de louer un local de campagne, la maire sortante s’est servie – en toute illégalité – de la mairie de Lille comme QG. Elle a également utilisé des salariés de la ville pour tracter sur les marchés et aux sorties du métro (pratique bien évidemment illégale).
Encore plus fort, elle a bénéficié – juste avant l’annonce officielle de sa candidature – d’un documentaire dithyrambique commandé par la direction de France 3. Diffusé dans un premier temps en local puis ensuite au niveau national, ce reportage de 52 minutes était une sorte de long spot publicitaire entièrement acquis à la cause de la maire sortante ; il a été disponible sur le replay de France Télévisions tout au long de la campagne des municipales (en complète infraction avec les obligations d’équité des chaines publiques).
Parmi les manœuvres pour obtenir des soutiens de personnalités locales, la maire sortante n’a pas hésité à promettre un poste (au sein de la mairie de Lille) à une boxeuse triple championne du monde jusqu’à renier les règles de publication officielle afin de lui en faire bénéficier. Il s’agit ni plus ni moins d’un cas de trafic d’influence dans le but de se servir de la notoriété de la personnalité publique à des fins électorales. De fait, la sportive utilisera ses comptes sur les réseaux sociaux pour promouvoir la candidature de la maire sortante.
Un peu plus tard dans la campagne (bousculée par le COVID), la maire sortante utilise une nouvelle fois les moyens de la municipalité pour promouvoir son action auprès de cibles électorales telles que les personnes âgées (qui reçoivent des courriers promotionnels en pleine campagne, procédé là encore illégal).
Autre levier interdit par la loi, des commerçants aidés par la ville lors du COVID se trouvent inscrits d’office dans la liste de soutien à la candidate Aubry. Et ce n’est pas tout, à 6 jours du second tour, une importante association lilloise dénommée ALFPH – influente dans la répartition des subventions au niveau local – diffuse un courriel auprès de 300 destinataires (dont de très nombreuses associations) pour appeler à voter pour la maire sortante. Là encore, en toute illégalité.
En utilisant le même procédé que pour les commerçants, les destinataires se trouvent de facto intégrés à la liste de soutien de Madame Aubry. Enfin, le jour du scrutin, l’adjointe au maire Marion Gautier est filmée en train de recouvrir les affiches des concurrents à la maire sortante, une fois encore en pleine infraction à la loi électorale.
Rappelons que la maire sortante a été réélue avec 227 voix d’écart au second tour dans un scrutin où les soupçons de fraude, anomalies et autres irrégularités se sont multipliés (fausses signatures, votants non-inscrits, commission de contrôle empêchée d’accéder au bureau de vote…) amenant les concurrents à déposer un double recours auprès du tribunal administratif puis du Conseil d’État.
Depuis le 21 septembre 2023, Madame Aubry est visée par une enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêts, corruption active et passive concernant ces dernières élections municipales de juin 2020.
Les soutiens et complicités dont a joui la maire de Lille, y compris au sein de France Télévisions, dessinent un système médiatico-politique d’une autre époque.
Députée du Nord