Débat sur le thème « L’austérité imposée par le Gouvernement », mardi 8 mai 2024 – Violette SPILLEBOUT
Monsieur le Président,
Monsieur le ministre,
Chers collègues,
Je commencerais mon propos en vous faisant part de mon étonnement concernant le titre accordé à ce débat – L’austérité imposée par le Gouvernement.
Non nous ne rêvons pas, et pourtant LFI a osé parler d’austérité, alors qu’en vérité, c’est plutôt de bonne gestion de nos finances publiques qu’il faut parler, de création d’emploi et d’activité économique.
Oui, nous devons revenir à des comptes publics sains, mais ce n’est pas avec les recettes de LFI qu’on va y arriver ! Si on vous écoute, c’est simple, c’est la banqueroute : 250 Mds€ de dépenses publiques par an selon Jean-Luc Mélenchon /332 Mds€ selon Terra Nova. Et quel moyen pour les financer ces dépenses ? Facile, le matraquage fiscal. « Il faut augmenter les impôts ». Et comme pour s’excuser de votre audace : « Bien entendu, pas les vôtres, mais les impôts des riches ». Comme si l’augmentation ciblée des impôts était une réponse magique.
De l’autre côté de l’hémicycle, vous n’êtes pas en reste (tu te tournes vers le RN). Si on suit votre programme, c’est la promesse de la faillite, plus de 100 milliards de déficit en plus chaque année.
A tous ceux qui veulent faire croire que notre économie est à l’arrêt : les faits sont pourtant là. La croissance française progresse. Le PIB croît de 0,2 % au T1 2024. C’est un nouveau signe qui traduit la solidité de notre économie. La stratégie du gouvernement est payante. Aussi, pour la 5ème année consécutive, la France est le pays d’Europe le plus attractif. Et dernièrement, les agences Moody’s et Fitch ont décidé de maintenir inchangée la notation de la dette souveraine de la France.
Tout cela est le fruit de la politique économique conduite depuis 2017.
Concernant l’emploi et l’industrie, les résultats sont aussi là. Nous avons mis fin à l’hémorragie industrielle : 100 000 emplois industriels créés ; 600 usines ouvertes dont 201 rien qu’en 2023, un record. Dans ma région Hauts-de-France, De Dunkerque au grand Lille, ce sont des futures gigafactories pour les batteries électriques, les futurs chantiers du Canal Seine Nord, et des centaines d’emplois dans la logistique.
Alors maintenant que les crises ont été maîtrisées, que le Covid et l’inflation sont derrière nous, nous devons reprendre le chemin du redressement des finances publiques sereinement, fermement, comme nous l’avons fait en 2017, en 2018 et en 2019.
Cette décision de garder la note de la France doit inviter le Gouvernement à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République et nos ministres Bruno LE MAIRE et Thomas CAZENAVE : être sous les 3% de déficit en 2027. Nous sommes la majorité qui a fait repasser la France sous les 3 % de déficit public en 2018 et qui doit y parvenir à nouveau dans 3 ans.
La feuille de route en matière de rétablissement des finances publiques, elle est simple, elle est claire, elle est cohérente. Comme vous l’avez dit, monsieur le ministre, elle repose sur 3 piliers : la croissance et le plein emploi qui permettent d’accélérer le désendettement, les réformes de structure comme la réforme de l’assurance chômage ou la simplification pour toutes les PME et enfin, la réduction des dépenses quand des dépenses publiques ne rendent pas les services qu’elles devraient rendre.
Et tout cela, en refusant d’augmenter les impôts. Car depuis 2017, c’est une promesse tenue par le Président de la République, qui les a même déjà baissés de plus de 50 milliards d’euros.
Mes chers collègues, il n’est plus question de posture mais de vision. Nous n’avons jamais été aussi nombreux à nous alarmer devant le niveau de la dette. Cette situation doit nous amener à rassembler toutes celles et tous ceux qui, au-delà des polémiques, veulent sincèrement et fermement rétablir les finances publiques de la nation. Cette situation doit nous amener nous, parlementaires de tous bords, à prendre nos responsabilités et à proposer des économies au Gouvernement, maintenant et d’ici les discussions sur le PLF2025.
Pour ma part, avec mon collègue Alexandre Holroyd, rapporteur du budget culture, nous avons travaillé et fait des propositions concrètes dans le domaine culturel à travers notre tribune, publiée le 15 avril dernier.
Cela passe par la fin de la perfusion à l’argent public partout, y compris dans la culture, qui reste parfois dispendieuse, souvent inégalitaire ou inefficace. La culture mérite l’ambition ! Les enjeux sont multiples : numérisation, intelligence artificielle, économie du partage, essor des plateformes, transition écologique…
Et il est temps de faire des choix courageux : revoir certaines rémunérations artistiques dans les grandes structures publiques, repenser le modèle de production des évènements, en privilégiant la circulation des œuvres ou encore mutualiser les établissements culturels sur certains territoires.
Promouvoir une culture de l’équité et de la responsabilité financière, sobre et durable, est un impératif. Nous sommes déterminés à accompagner l’élaboration d’un nouveau modèle culturel, audacieux, courageux, inventif.
C’est en ce sens que notre Assemblée peut agir : pas en s’apitoyant sur une situation du Pays, et en hystérisant le débat, mais en proposant des solutions concrètes, utiles et protectrices pour les Français.
Je vous remercie.