COMMUNIQUÉSLÉGISLATIVES 2024

Cette vérité qui dérange Europe Écologie les Verts

Tribune de Violette Spillebout – Le 4 juillet 2024

« La vérité, c’est de toujours chercher la vérité », écrivait Romain Rolland. La vérité dérange souvent, elle irrite parfois, mais chercher la vérité est une quête qui ne doit jamais cesser. Tous ceux qui connaissent les valeurs qui m’animent savent à quel point je place le discours de vérité au cœur même de mon engagement politique. Alors que les populistes de tous bords multiplient les intox et font assaut de promesses irréalistes, il est plus que jamais de mon devoir de dire les choses aux électeurs. J’en ai fait la promesse. Cette vérité dérange Madame Odile Vidal-Sagnier et son mouvement, tant mieux. 

« La vérité, c’est de toujours chercher la vérité »

Romain Rolland

Attaquée en diffamation par Les Écologistes-EELV, qui ont annoncé porter plainte contre moi, je souhaite, en cette période électorale, répondre à cette manœuvre, qui ne trompe personne.  

Je ne crains pas de devoir répondre devant la justice à mes propos et de faire face à cette plainte. Au contraire, elle permettra d’ouvrir un vrai débat. Et de démasquer les complices silencieux de la montée de l’antisémitisme en France.

J’assume mes propos, dont chaque personne de bonne foi verra qu’ils désignaient l’alliance dont le parti dominant est La France insoumise. La nouvelle NUPES est un attelage abritant en son sein des membres qui nourrissent un insupportable antisémitisme d’atmosphère, font preuve des pires complaisances et attisent la haine par leurs propos injurieux, outranciers, menaçants. 

Parfois, c’est leur silence coupable qui fait le lit des extrêmes. Le refus de condamner sans ambiguïté les attaques barbares du 7 octobre, le refus de qualifier le Hamas pour ce qu’il est : un mouvement terroriste, le refus de condamner les propos antisémites de certains. Je ne crois pas que tous les écologistes soient antisémites, bien sûr, mais certaines prises de position choquent. L’alliance sans réserve avec La France insoumise, bien sûr, ou encore l’invitation du rappeur Médine aux Journées d’été d’EELV au Havre pour une discussion intitulée « la force de la culture face à la culture de la force » avec la secrétaire nationale Marine Tondelier. Ce rappeur avait pourtant, peu avant, qualifié sur X l’essayiste Rachel Khan de « resKHANpée ». L’invitation a été maintenue. 

En refusant, par clientélisme ou par lâcheté, de condamner les multiples dérapages antisémites, beaucoup d’élus de ce nouveau “cartel”, le Nouveau Front Populaire (NFP), ont selon moi, perdu leur âme. Pourtant une vérité insupportable est là, sous nos yeux, les agressions à caractère antisémite ont connu une hausse affolante de plus de 300% au premier trimestre 2024 par rapport à 2023. 

Ces actes ignobles qui ont bondi après le 7 octobre, n’ont pas cessé ces dernières semaines, au contraire, comme en témoigne le récent viol d’une jeune fille de 12 ans à Courbevoie. Viol relativisé par un député LFI, en instrumentalisant un autre crime horrible, pour s’abstenir de condamner la montée et la violence de l’antisémitisme…Et encore même récemment l’attaque antisémite contre l’adolescent  de 15 ans par la milice antifa “La Jeune Garde” créée par le candidat Nouveau Front Populaire Raphaël Arnault, ou hier l’agression antisémite de la dame de 88 ans dans le Val d’Oise, rouée de coups et traitée de “sale juive”… Cette flambée de haine est insoutenable. Les responsables politiques qui se sont tus et qui continuent de se taire face à ces drames, participent à cet antisémitisme d’atmosphère. 

Et il y a ceux qui attisent délibérément les braises : les insoumis qui diffusent des fake news, qui qualifient le Hamas de “mouvement de résistance”, qui parlent d’antisémitisme “résiduel”, qui font référence aux “dragons célestes”, référence nazie pour qualifier leurs adversaires, qui sont convoqués pour apologie du terrorisme… La liste est longue, et ce n’est pas seulement moi qui le dit, mais la Commission Nationale consultative des Droits de l’Homme : dans son rapport remis au gouvernement le 27 juin dernier, il souligne pour 2023 une “très forte augmentation des actes racistes (+ 32 % – chiffres du SSMSI), avec en particulier une explosion des actes antisémites (+ 284 % – chiffres de la DNRT)” et affirme : “il existe de l’antisémitisme à gauche, tout particulièrement à la gauche de la gauche, chez les proches des insoumis et des écologistes notamment, mais à un niveau inférieur à la moyenne de l’échantillon et sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement National.” 

Madame Odile Vidal-Sagnier appartient donc à un attelage politique nommé « Nouveau Front Populaire » incarné et dirigé avec une poigne de fer par un Jean-Luc Mélenchon qui a comparé implicitement le Président de l’Université de Lille à Eichmann ! Quelle indignité. Je suis fière de m’être opposée d’emblée à cette réunion de propagande. Le Président de l’Université avait annulé une conférence du désormais leader du Front Populaire et de Rima Hassan pour des raisons de sécurité. Le Président de l’Université, traîné dans la boue, avait pourtant été bien inspiré. 

Car la tension monte dangereusement, inéluctablement. Elle bride toute tentative de dialogue, empêche tout apaisement.

Le 21 mai dernier, le collectif Golem, pourtant hostile à la politique du Premier ministre israélien, n’était pas le bienvenue le 21 mai 2024 lors d’une table-ronde organisée à l’Université de Lille et intitulée : « Israël – Palestine : comment une communauté universitaire s’engage ». Cette réunion avait pourtant vocation à renouer le dialogue et à permettre aux associations engagées sur le conflit israélo-palestinien de s’exprimer : le collectif Golem et l’association Libre Palestine. Cette dernière a torpillé le débat à force de slogans, d’invectives et de chants militants contre le Président de l’Université, les enseignants et l’association Golem. La violence des propos et des insultes antisémites a provoqué l’arrêt de la soirée. Les jeunes membres de Golem ont dû être protégés pour pouvoir quitter l’université en sécurité. C’est une injure à notre démocratie. 

On ne peut pas nier les conséquences dévastatrices des propos incendiaires de certains responsables politiques, ou de leur silence, quand il est pourtant vital de dénoncer les violences. 

Le Front Populaire aurait pu écarter les moutons noirs et les brebis égarées. Au contraire, sur ordre de Jean-Luc Mélenchon, on a assisté à la purge de ceux qui tenaient un discours de raison ou tout simplement critiquaient la stratégie d’un chef LFI qui ne cesse pourtant de donner à tout-va des leçons sur la liberté d’expression : François Ruffin, Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet… La vérité est parfois complexe. Le Nouveau Front Populaire n’est pas, la preuve en est, fait d’un seul bloc et on ne peut pas mettre toutes ses composantes et au sein d’elles, tous ses membres sur le même plan. C’est même une alliance d’opportunisme bien chaotique, profondément désunie et sur certains sujets, insensée. 

Pour autant, chacun est responsable de ses choix. Et Madame Odile Vidal-Sagnier, ne lui en déplaise, ne peut pas se laver les mains des excès, débordements, et oui, des dérapages antisémites de ses alliés au sein de cet assemblage brinquebalant. 

Toute ma vie, j’ai combattu les haines, le rejet de l’autre et ce Front National auquel mon adversaire, pompier pyromane, cherche par tout moyen à nous accoler. Mais les faits sont là, moi je n’ai jamais fait d’alliance avec l’extrême-droite. Ni en 2017, ni en 2022, ni aujourd’hui. C’est le rejet des extrémismes, de l’intolérance, du sectarisme qui m’a motivée à me lancer en politique. Sur le terrain, j’ai combattu, je combats et je combattrai l’extrême droite. 

Madame Odile Vidal-Sagnier a passé une alliance avec des extrémistes, pas moi. Moi, les extrêmes, je les refuse et je les combats.

Par calcul électoral, le Front Populaire m’accuse, au mépris de toute vérité, d’être complaisante avec le RN, d’être complice, car j’ai mené une mission avec un député RN. Ce sont les règles de l’Assemblée, je peux m’en désoler, mais je ne les ai pas inventées. Contrairement à la Nupes, qui n’a cessé de semer le chaos au sein de l’Assemblée, avec des conséquences désastreuses qu’on peut mesurer aujourd’hui, j’ai respecté les institutions et le processus démocratique. 

Le RN, il faut le combattre sur le terrain, en campagne, en débattant plutôt qu’en paralysant le débat avec une avalanche d’amendements. Je ne suis pas dupe de leur programme, je le combats même avec force. J’ai systématiquement refusé de voter les propositions de loi ou les amendements de ce parti à l’Assemblée. 

Je n’ai donc aucune leçon à recevoir du Front Populaire, qui, sous ses habits de Nupes, a privé maintes fois les Français de cruciaux débats en les empêchant tout bonnement. J’ai dit mon regret des recours au 49-3, en particulier sur la réforme des retraites. En déposant des milliers d’amendements, le Front Populaire a provoqué ces situations. Les vociférations de la Nupes ont permis au RN de paraître raisonnable, mesuré au Parlement aux yeux des Français. Non, décidément, je n’ai pas à recevoir leurs leçons. Leurs raccourcis, leur volonté de faire croire que la majorité et l’extrême droite seraient identiques, leur hystérisation du débat parlementaire et du débat tout court, ont, j’en suis persuadée, contribué à placer le RN au niveau où il est. 

Je me suis toujours battue pour la tolérance, le vivre-ensemble, je me suis toujours battue contre le racisme, l’antisémitisme, sans jamais me voiler la face sur l’angoisse des électeurs concernant l’insécurité, la détresse sociale. 

En tant que députée, j’ai été, dans les faits, un bien meilleur rempart que l’extrême-gauche aux idées de l’extrême-droite. Je suis celle qui incarne une opposition réaliste, forte au programme du RN lors de ces législatives. 

Fervente partisane du respect et du progrès, j’ai toujours tenu un langage de vérité, même s’il m’en a coûté. Je continuerai avec force car ma candidature est la seule alternative pour ceux qui refusent la politique du rejet. En ce sens, ma candidature a plus de sens que jamais.