Le Cheval Blanc n’est pas un simple café. C’est un monument vivant, une institution culturelle de Lille, un lieu où l’âme de la ville se retrouve chaque semaine. Ce n’est pas qu’un commerce : c’est un carrefour de convivialité, de transmission et de création artistique.
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Chaque dimanche midi, le Cheval Blanc vibre au son de l’accordéon, des guinguettes chaleureuses, des discussions animées autour d’un verre. Pour la voisine de 90 ans, c’est l’unique sortie hebdomadaire, l’endroit où elle retrouve sa famille de cœur, où Monique, infatigable hôte du lieu, veille sur elle et sur tant d’autres.
UN CAFÉ AU CŒUR DE LA VIE CULTURELLE LILLOISE
Le marché de Wazemmes, le Festival de l’Accordéon et son Bal du Cheval Blanc, le Prix Littéraire du Cheval Blanc : autant d’événements qui donnent une identité à Lille et qui trouvent en ce café un ancrage précieux. Monique, par sa personnalité et son engagement, a su faire du Cheval Blanc bien plus qu’un bistrot : une scène culturelle, un refuge pour les amoureux de la musique et des mots.
Et pourtant, aujourd’hui, ce lieu est menacé. Certes, Monique n’a pas toujours été une bonne gestionnaire. Oui, des difficultés financières existent. Mais faut-il laisser disparaître un pan entier du patrimoine vivant de Lille pour une question de gestion ? Faut-il abandonner un établissement qui incarne si bien l’esprit des bistrots récemment classés au patrimoine immatériel de l’UNESCO ?
UNE RESPONSABILITÉ COLLECTIVE
Ce n’est pas parce que le Cheval Blanc est un commerce privé que la ville, les institutions culturelles et les citoyens doivent rester spectateurs de sa chute. Martine Aubry et son évènement Lille 3000 peuvent, par exemple, réduire de l’équivalent de 2 jours le budget de Lille3000, qui est de 74 000 € par jour (ces 148 000 € ne représentent que 1,3% du budget de la saison Fiesta) et aider Monique à rembourser sa dette à l’Urssaf.
Nous appelons aussi le Festival de l’Accordéon, et son Bal du Cheval Blanc en mai de chaque Anne, qui se nourrissent de son image et de son héritage, à soutenir financièrement l’établissement en lui reversant des droits à l’image et des droits d’auteur.
LILLE DOIT DÉFENDRE SES QUARTIERS ET SES LIEUX CULTURELS
Le Cheval Blanc n’est pas un cas isolé. D’autres établissements culturels historiques de nos quartiers sont en péril :
- Le bar musical de Fives,
- Le café La Sarthe dans le Vieux Lille,
- La librairie Le Chef-d’Œuvre Inconnu dans le centre.
La mairie de Lille doit prendre ses responsabilités, suivre de près ces dossiers et s’assurer que ces lieux, qui font partie de l’ADN de la ville, puissent survivre.
Je demande à la Ville de Lille d’agir, d’accompagner la sortie de crise du Cheval Blanc et de ne pas laisser mourir une institution culturelle et sociale.
Il faut sauver le café du Cheval Blanc.
Il faut sauver Monique.
Il faut sauver l’âme de Lille.