
En septembre 2023, quelques jours après l’annonce d’une enquête préliminaire visant Martine Aubry, Licia Boudersa avait attaqué Violette Spillebout en diffamation. La championne du monde de boxe entendait rappeler que son embauche à la mairie de Lille, lors des dernières élections municipales en 2020, n’avait rien d’illégal.

Licia Boudersa, la championne de boxe originaire des Bois Blancs avait été recrutée à la mairie de Lille, sans appel à candidature interne préalable, à la veille du premier tour des municipales de 2020, avant d’intégrer quelques semaines plus tard le comité de soutien de Martine Aubry. Elle est depuis visée par Violette Spillebout qui soupçonne que cet emploi a été obtenu en échange du soutien de la sportive à la maire de la ville.
Licia Boudersa, la championne de boxe originaire des Bois Blancs avait été recrutée à la mairie de Lille, sans appel à candidature interne préalable, à la veille du premier tour des municipales de 2020, avant d’intégrer quelques semaines plus tard le comité de soutien de Martine Aubry. Elle est depuis visée par Violette Spillebout qui soupçonne que cet emploi a été obtenu en échange du soutien de la sportive à la maire de la ville.
Je n’ai aucune animosité contre Licia Boudersa qui est une grande championne. Elle s’est retrouvée malgré elle dans une affaire qui la dépassait. Violette Spillebout, Députée Renaissance
Le sujet de cette embauche avait déjà été intégré parmi les griefs du recours électoral de Faire Respirer Lille, la liste Spillebout, devant le tribunal administratif de Lille qui avait donné raison au camp Aubry. « Il n’a pas été établi que cela (cette embauche) ne répondait pas à un besoin de la ville, avait considéré le rapporteur public, en notant que Mme Boudersa avait déjà effectué des vacations et des CDD à la mairie. Et une seule personne ne peut pas altérer la sincérité du scrutin ». Fermez le ban ? Pas vraiment.
« On a considéré que le rapporteur public a traité ce dossier et ce grief en particulier avec une légèreté assez incroyable », redit aujourd’hui la députée. Fin août 2023, sur la foi de son signalement, le parquet de Lille avait ouvert une enquête préliminaire notamment pour des faits de corruption et de prise illégale d’intérêts. Quelques semaines plus tard, entendant rappeler que son embauche au service des sports n’avait rien d’illégal, Licia Boudersa avait déposé plainte en diffamation contre la parlementaire.
Plainte classée
« Ma cliente, Violette Spillebout, a fait une dénonciation au sens noble du terme parce qu’elle avait l’obligation de le faire, note Me Olivier Baratelli. Elle a accompagné cette dénonciation d’une prise de parole publique et on pense que Licia a été contrainte, pour éteindre l’incendie naissant, de faire aussi des déclarations publiques et de déposer plainte pour diffamation ».
La candidate déclarée aux prochaines municipales abonde : « Cette plainte a bénéficié d’une couverture presse extrêmement importante. Nous avons appris, par l’action de mon avocat, qu’elle est aujourd’hui classée sans suite. Je n’ai aucune animosité contre Licia Boudersa qui est une grande championne. Elle s’est retrouvée malgré elle dans une affaire qui la dépassait. Je réaffirme avec convictions que le sens du scrutin a pu être altéré par ses prises de position juste après son embauche et a représenté une influence sur le vote dans des conditions qui ne me semblent pas justes ».
Pour Violette Spillebout, « ce classement sans suite est un événement important », pour elle mais aussi pour l’enquête préliminaire toujours en cours (lire ci-dessous). « En classant sans suite, on donne du crédit à la thèse que nous soutenons », continue Me Baratelli.
Rappelons simplement que si le parquet de Lille confirme le classement sans suite, on ignore le raisonnement juridique qui a conduit à cette décision, la procédure entourant la diffamation étant assez complexe.
Violette Spillebout auditionnée par la police judiciaire
« Je me suis rendue dans les locaux de la police judiciaire de Lille en décembre 2023 ». Lors d’une conférence de presse organisée jeudi, Violette Spillebout explique avoir été auditionnée par la PJ dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Lille « pour corruption, prise illégale d’intérêt, recel de corruption et recel de prise illégale d’intérêts ». Selon elle, « de nombreux agents du service des sports ont également été entendus », ainsi qu’une syndicaliste.
« On ne voudrait pas que cette lenteur de cette procédure puisse être interprétée comme une volonté de ralentir ce dossier avant les prochaines élections municipales », siffle-t-elle. « Nous sommes devant un cas très simple et j’ai été sidéré par la lenteur de cette procédure, embraye Me Baratelli. Le signalement date de 2021 et l’enquête n’a démarré qu’en 2023. Cette lenteur judiciaire est mère de fantasmes. »
L’avocat pénaliste estime que « l’enquête avance bien et elle est sur le point d’être clôturée ». Il va demander l’ouverture de l’enquête au contradictoire. Contacté, le parquet explique que cette enquête est toujours couverte par le secret de l’enquête. « Elle est donc non encore accessible aux mis en cause ou victimes. Madame la procureure a d’ailleurs reçu l’intéressée (Violette Spillebout) à son cabinet le 16 juillet 2024 pour lui expliquer ces éléments. »