François Bayrou a perdu, à une large majorité, le vote de confiance qu’il avait sollicité sur l’état des finances publiques. Dans les rangs de la coalition gouvernementale, Violette Spillebout, qui avait révélé le motif de sa défiance la veille du suffrage, est la seule députée à s’être abstenue.
est bientôt son Pau de départ. Sans surprise, les députés ont renversé, lundi 8 septembre, le Premier ministre, François Bayrou, en lui refusant la confiance à une nette majorité lors d’un vote qu’il avait sollicité sur l’état des finances publiques. Dans la soirée, l’Elysée a annoncé qu’Emmanuel Macron « pren(ait) acte » de ce scrutin et qu’il nommerait un nouveau chef du gouvernement « dans les tous prochains jours ».
Si la chute du locataire de Matignon ne faisait aucun doute, restait à connaître dans quelle proportion son mandat allait être remis en cause, et si son propre parti allait faire bloc contre ses détracteurs. Sur les 91 membres de « Ensemble pour la République » présents à l’Assemblée Nationale, une seule s’est abstenue en la personne de Violette Spillebout, députée Renaissance. L’élue du Nord avait justifié ce choix, la veille, par le traitement de l’affaire Bétharram par l’exécutif.
« Profondément choquée » par la position de François Bayrou sur l’affaire Bétharram
« J’ai pris une décision conforme à mon éthique politique », expliquait Violette Spillebout sur les réseaux sociaux, précisant que son choix de l’abstention avait été fait « indépendamment de (s)on groupe politique ». La native de Lyon, qui a déménagé en terre nordiste dès ses 11 ans, n’a en réalité jamais digéré les récents propos tenus par François Bayrou sur le plateau de C à vous concernant « l’injustice » qu’il aurait vécu à cause des répercussions de la polémique de Bétharram. Devant son poste de télévision, la co-rapportrice de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire a fulminé, se disant « profondément choquée » du manque d’empathie du Premier ministre envers « les victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles dans les écoles ». Face au déni de son supérieur, elle a indiqué ne pas pouvoir « cautionner de tels propos » et l’a sanctionné par un vote blanc.
Les tensions entre les deux collaborateurs ne remontent pas à cette divergence de position. Mediapart avait rapporté que François Bayrou manœuvrait en coulisses pour tenter de faire capoter la candidature de la députée à l’élection municipale de Lille l’an prochain, lui reprochant d’être trop offensive à son encontre. Au mois d’août dernier, Violette Spillebout avait aussi crée la controverse en participant aux universités d’été de La France Insoumise en tant que conférencière.