Je veux ici prendre le temps de répondre aux attaques violentes qu’Etienne Gernelle a menées envers moi en début d’année 2024. D’abord dans le journal Le Point dont il est rédacteur en Chef, avec un article de Nicolas Bastuck, pour lequel mon droit de réponse a été refusé.
Ensuite dans le même journal, avec un édito signé Etienne Gernelle, agressif et donneur de leçons.
Enfin, lorsque mon nom a circulé dans les possibles nominations du gouvernement Barnier, nommée, dans l’une des ses diatribes bien connues, sur un ton patriarcal et dégradant, sur un plateau de LCI auquel je n’étais pas invitée.
Il faut reconnaître que les désinformateurs ne sont pas seulement des illuminés du Web ou des propagandistes russes, ils peuvent avoir pignon sur rue, de l’influence et de l’entregent. Ceux-là, souvent hommes, en fin de carrière, devenus chefs ou éditorialistes reconnus, estiment n’avoir de comptes à rendre à personne, et ils n’ont pas tort car ils sont rarement tenus comptables de leurs mensonges.
La liberté de la presse qu’ils défendent n’est pas dans l’intérêt du lecteur et de la société, il s’agit de leur liberté de dire ce qu’ils veulent et sur tout, y compris sur les sujets dont ils ne savent rien, y compris sans faire de terrain, sans enquêter, sans recouper. Ils ne redoutent pas de diffamer car une info chassant l’autre, leurs paroles s’évaporent. Certains de ces parents pauvres de l’éditocratie ne s’embarrassent pas des règles déontologiques.
Sur LCI et sur X, Etienne Gernelle assène que je méprise la liberté d’expression et que je n’ai « aucune culture de l’histoire de la République, de la France et des libertés » ! Rien de moins.
Insultant, sidérant. Je découvre son passage sur les réseaux sociaux. Je ne peux pas lui rétorquer. Encore une fois, Etienne Gernelle n’est jamais aussi téméraire que quand il n’a pas sa cible en face pour lui répliquer. Qu’est-ce qui l’autorise, alors qu’il ne me connaît pas, à dire que je n’ai aucune culture de mon pays ? L’édito est un art précieux qui consiste à formuler avec esprit une opinion. Ce n’est pas un permis de flinguer au mépris de la vérité.
Ces propos sont diffamants car M. Gernelle s’appuie sur un fait d’actualité qui a fait l’objet d’un article et d’un édito publiés sur son site quelques mois auparavant, dont j’ai contesté l’exactitude dès la parution et dont il n’a pas daigné publier le droit de réponse que j’avais pris le soin de lui envoyer. Quand le citoyen veut venir soutenir que ce qui est écrit est erroné ou volontairement faux, on accepte pas son droit de réponse : bien commode…
Je n’avais pas été contactée sous format contradictoire pour cet article me mettant en cause, ce qui est pourtant une précaution utile et qui fait partie des bases du métier. Aucun député n’avait d’ailleurs été appelé pour cet article.
Ainsi, il était écrit que tous les députés avaient voté pour l’adoption d’un amendement allongeant le délai de prescription en droit de la presse. Faux, beaucoup ne l’avaient pas voté. Il était aussi écrit que les députés s’étaient ligués et que, alors que j’étais simplement rapporteur, j’avais œuvré grandement à cette coalition visant à affaiblir la liberté d’expression. Faux à nouveau. Une majorité de sénateurs, puis de députés, à la demande des élus locaux, notamment des Maires de France, avait souhaité l’allongement de délai de prescription suite à la multiplications des injures, menaces et propos diffamants qui les touchent sur les réseaux sociaux.
Finalement, et toujours en qualité de rapporteur, j’ai proposé la suppression de cet amendement suite à l’émoi qu’il avait suscité. J’avais, comme de nombreux collègues, écouté les journalistes inquiets des conséquences de cet allongement, notamment la multiplication des procédures. Les lecteurs du Point ont pourtant eu un compte-rendu erroné et limite complotiste des faits.
Ai-je pour autant mérité cette charge sur LCI parce que j’ai osé protester suite à ses articles ? Certains journalistes ont ce pouvoir de dire quoi et comment penser à l’opinion. Il leur incombe alors d’être intègres, sinon ce pouvoir est non seulement exorbitant, mais aussi trompeur pour ceux qui les écoutent. La conception de la liberté d’expression de celui-là même qui fait la leçon sur le sujet est glaçante.
Mon droit de réponse à l’article de N.Bastuck du 9/02/2024 : https://vspillebout.fr/2024/02/droit-de-reponse-a-larticle-du-point-de-nicolas-bastuck/
Ma réponse à son édito d’Etienne Gernelle du 14/02/2024: https://vspillebout.fr/2024/03/ma-reponse-a-ledito-detienne-gernelle-mettant-en-cause-les-deputes-et-senateurs-sur-leur-engagement/