ASSEMBLÉE NATIONALETRAVAIL PARLEMENTAIRE

Audition de Juliette MÉADEL

Aujourd’hui, en Commission DCTD, j’ai attiré l’attention de Juliette MEADEL , ministre déléguée chargée de la Ville, sur l’urgence de renforcer la sécurité routière dans nos quartiers. À Lille, le drame de Bérangère, fauchée sur un passage piéton par un conducteur sous protoxyde d’azote, rappelle la dangerosité de ces comportements et la nécessité d’agir. Vidéoprotection, installation de radars par les maires, lutte contre la conduite sous stupéfiants : les dispositifs existent, mais leur mise en place doit être accélérée et mieux coordonnée avec les collectivités et les forces de l’ordre. Il est temps de rendre l’espace public plus sûr pour les piétons et cyclistes. Je reste mobilisée pour que cette priorité soit pleinement intégrée aux politiques publiques !

« Jeudi 13 février dernier, vous êtes venues à Lille pour soutenir les projets de rénovation urbaine et signer une instruction ministérielle pour améliorer le cadre de vie des habitants dans les quartiers prioritaires de la ville. Je sais et je vois combien vous êtes impliquées pour l’apaisement et le développement de nos quartiers partout en France. J’aurais donc pu vous parler aujourd’hui de culture dans les quartiers politiques de la ville ou d’égalité économique entre les femmes et les hommes, mais j’ai choisi cet après-midi la sécurité et plus particulièrement la sécurité routière. Je sais que vous à ces sujets, en particulier dans nos quartiers, d’autant plus que vous avez été secrétaire d’État en charge de l’aide aux victimes et que vous aviez regretté la disparition de cette fonction. Le 8 février dernier, juste avant votre venue, une étudiante à Wazemmes, de 23 ans, dans un quartier politique de la ville, a perdu la vie, fauchée sur un passage piéton par un conducteur sous l’emprise du protoxyde d’azote et roulant à près de 100 km/h dans une zone limitée à 30. Ce drame, illustre le risque des comportements routiers dangereux dans nos centres urbains et dans nos quartiers, qui est en augmentation, notamment la conduite sous l’emprise de stupéfiants. Et donc, dans ce cadre, les villes, les mairies ont la possibilité de recourir à beaucoup d’actions avec bien sûr, la police et la justice. On le sait, le déploiement de la vidéoprotection se fait dans beaucoup de villes et de plus en plus et il est encouragé par l’État, notamment avec des cofinancements de ces programmes de vidéoprotection. Mais il y a un en mars 2024, un décret d’application de la loi 3DS qui a permis maintenant aux maires d’installer leur propre radar automatique. Et c’est donc très récent. C’est encore très peu développé. Ça peut être installé par l’État, mais aux frais de la commune. Les freins, c’est les frais d’investissements et les modalités de reversement des amendes de ces radars automatiques, mais c’est aujourd’hui un nouveau pouvoir des maires. Et donc, sur cette question de la sécurité routière où on sait que l’accompagnement des procédures judiciaires et la prévention sont très importantes. On sait que le rôle des radars est très important. Je voulais savoir si votre ministère a pu déjà, dans le peu de temps qui vous a déjà été imparti, se saisir de cette question, en particulier liée à la vitesse et à la conduite sous l’emprise de stupéfiants. On le sait, on a deux points législatifs en cours sur ce sujet, le sujet de l’homicide routier qui doit arriver en deuxième lecture à l’Assemblée nationale pour lequel on milite. Et puis aussi la proposition de loi de ma collègue sénatrice lillois sur l’interdiction de conduire des SUV pour des jeunes conducteurs. Donc, tout le monde se bouge sur le sujet, mais je crois que c’est un sujet nationalement très important et donc je serais intéressée de vous entendre sur ce point. Je vous remercie.

– Madame Spillebout sur, effectivement, la sécurité. D’abord, comme vous le savez, la question des quartiers politiques de la ville est totalement liée à celle de la sécurité. Sur le plan sécurité globale, avant de parler de sécurité routière, un mot pour vous dire qu’il y a des plans départementaux d’actions de restauration de la sécurité du quotidien qui ont été pris en février 2025, dans lesquels sont évidemment partie prenante les quartiers politiques de la ville parce que ce sont des dispositifs de sécurité un petit peu renforcés, on va dire, un petit peu spécifique. Moi, j’y attache une importance forte. Je vous parlais tout à l’heure de tranquillité et effectivement, la tranquillité dans les quartiers, c’est aussi ce qui est permis par de la présence d’adultes, par des médiateurs. Dont on reparlera tout à l’heure et dont j’assure aussi le financement, par la police municipale dont les élus sont responsables, mais aussi par une mobilisation du ministère de l’Intérieur, puisqu’il y a 82 zones de sécurité prioritaires et 71 quartiers de reconquêtes républicaines. Autrement dit, cette question-là n’est pas du tout laissée de côté. Sur votre question sur la sécurité routière, c’est aussi une priorité du ministre de l’Intérieur. Ce que je peux vous proposer, c’est d’y travailler avec lui et de vous donner une réponse plus précise pour voir ce que nous pouvons faire dans ce cadre, parce que je sais que ça fait aussi partie des nuisances, y compris pour les habitants des quartiers. D’abord, ça fait peur aux enfants, ça peut faire peur et puis ça génère du bruit, c’est pénible et il faut de la régulation. Donc, on va y travailler. »