La semaine dernière, les deux députées lilloises Renaissance ont voté contre la proposition de loi. Interrogées par « La Voix », elles expliquent pourquoi.
« Pendant le Covid, des aides particulières ont été débloquées, mais actuellement, ça n’aurait pas de sens de faire profiter tout le monde », se défend Brigitte Liso, la députée de la quatrième circonscription. Un sentiment partagé par Violette Spillebout, députée de la neuvième circonscription. « Nous ne pouvons pas mettre sur le même plan les plus précaires et les autres. » Les deux parlementaires valident la tarification en vigueur : un prix de 3,30 € au maximum, « pour un coût réel situé entre 7 et 9 € le repas, subventionné par l’État ».
Égalité et équité
« C’est la différence entre l’égalité et l’équité », observe Brigitte Liso. « Certains étudiants n’ont pas besoin du CROUS pour se nourrir », complète Violette Spillebout. « Il ne serait pas juste que le contribuable français paie 80 % du prix du repas », dit l’une. « Un parlementaire faisait remarquer que les enfants de Bolloré n’ont pas besoin d’un repas à 1 euro, je suis assez d’accord avec cette idée », ajoute l’autre.
Autre élément partagé par les deux parlementaires lilloises : « Si tous les étudiants allaient manger au CROUS à 1 euro, les files d’attente s’allongeraient dans des restaurants universitaires déjà saturés, au détriment de ceux qui en ont vraiment besoin ».
Les députés examinent prochainement la proposition d’acter dans la loi le repas à 1 euro pour les étudiants précaires et les boursiers.
De quoi s’agit-il?
Jeudi dernier, l’Assemblée nationale a examiné un texte des députés socialistes proposant l’accès à des repas à 1 euro pour tous les étudiants. Un tarif actuellement réservé aux étudiants boursiers et précaires.
La proposition de loi, soutenue par toute la gauche et le Rassemblement national, a été rejetée : avec 50,14 % des suffrages. Son sort s’est jouée à une voix : 183 pour, 184 contre.