Pour l’instant, le tourquennois régle ses affaires à Lille et Roubaix. La guerre fait rage entre la députée Valérie Petit et Violette Spillebout, candidates à l’investiture LAREM pour défier Martine Aubry, théoriquement favorite, sur une scène politique qui ressemble de plus en plus à un théâtre de dupes* (cf la campagne ambigüe du sénateur Les Républicains Marc-Philippe Daubresse, déjà candidat sur une liste en…1977). En torpillant l’instance départementale Nord, présumée coupable de favoritisme, et en pratiquant la chaise vide, les parlementaires nordistes qui entourent la députée exerçent une sorte de recours hiérarchique, presque une instance-bis en concurrence de LAREM officiel et de son délégué général Stanislas Guérini.
Ce dernier a bien tenté de rabibocher les protagonistes du vaudeville à la sauce flamande. Qui se sont jaugés mais aucune solution définitive n’est sortie. Et la rivalité entre le camp du Haut-Commissaire Christophe Itier, partisan de Violette Spillebout et celui de Gérald Darmanin a monté d’un cran. Difficile de dire lequel est dans les cordes. “Ce qui est sûr c’est qu’il se démène pour imposer Valérie Petit…“, remarque-t-on dans le landerneau. Alors que Violette Spillebout s’accroche à son travail de proximité et peaufine son programme…
L’activisme du ministre agace au sein du mouvement. » Darmanin a fait fuiter dans la presse nationale un rôle de « coordinateur » du mouvement nanti de prérogatives extraordinaires ce qui n’est pas tout-a-fait la réalité« , dit-on à en Marche, « Il n’a pas les pleins pouvoirs » .
…Une tactique élaborée à Paris pour peser à Lille et sur l’agglomération mais aussi pour orienter la commission nationale d’investiture qui auditionne les candidats la semaine prochaine. Cette dernière est naturellement souveraine mais les jeux d’appareil et les affinités de personne sont toujours à l’oeuvre. Le duel lillois apparait ainsi de plus en plus comme un affrontement entre Violette Spillebout et Gérald Darmanin.
A Roubaix, le ministre court à la rescousse du divers droite Guillaume Delbar, élu en 2014 sur les divisions de la gauche, et dont le contingent de conseillers métropolitains fait saliver. Deux villes précieuses pour un Darmanin toujours classé à droite qui voudrait bien trouver une majorité à la Métropole européenne de Lille après les municipales.
* C’est Daniel Percheron qui livre la clé de l’énigme avec ses déclarations récentes dans la presse nationale. Pour des raisons presque personnelles, l’ancien président socialiste du conseil régional Nord-Pas de Calais a les yeux de Chimène pour Gérald Darmanin (voir DailyNord), selon lui bien placé pour imposer sa stratégie et ses protégé(e)s, mais il ne peut oblitérer son ADN socialiste quand il explique que Martine Aubry conservera la mairie à gauche. Ce qu’il fallait démontrer, Monsieur Percheron !