CONSEIL MÉTROPOLITAIN

Alerter n’est pas diffamer : c’est mon devoir d’élue


Lors du Conseil Métropolitain du 19 décembre 2025, le Vice-Président Michel Colin a souhaité répondre à mon courrier d’alerte sur le projet MEL2 en débutant son intervention par une intention de plainte en diffamation. Je réponds publiquement à cette menace, au regard de mon devoir d’élue et de ma volonté avant tout de protéger la MEL dans le contexte de crise politique et budgétaire actuel.

Référence : 2025-72-MG
Objet : Droit de réponse – mise en cause au Conseil Métropolitain du 19 décembre 2025

Monsieur le Vice-président,

J’ai pris connaissance, par voie de presse, puis en visionnant la vidéo du Conseil métropolitain du 19 décembre, des propos que vous y avez tenus publiquement à mon encontre, évoquant la possibilité d’une plainte en diffamation.

Je tiens à vous préciser que le courrier que j’ai adressé au président par intérim de la Métropole Européenne de Lille le 18 décembre dernier, s’inscrit strictement dans l’exercice normal de mon mandat d’élue, dans le respect des institutions, et dans la défense de l’intérêt général. Les alertes formulées reposent sur des éléments précis, étayés et documentés. Elles portent sur la procédure, l’information des élus, la gouvernance et la soutenabilité financière de projets engageant durablement la Métropole et l’usage de fonds publics. 

Les désaccords politiques sont légitimes dans une assemblée démocratique. En revanche, les mises en cause personnelles, les tentatives de disqualification, d’intimidation ou l’évocation de menaces judiciaires ne sauraient tenir lieu de réponse sur le fond. 

Il est, à cet égard, pour le moins préoccupant qu’une assemblée qui a connu l’une des plus longues et des plus désastreuses affaires politico-judiciaires de l’histoire métropolitaine et qui s’apprête à élire un nouveau président à la suite de la condamnation de celui qui était en exercice, réagisse à une alerte démocratique de cette façon, plutôt que par un débat rigoureux, apaisé et responsable. J’entends que vous estimez qu’il n’existe ni crise politique, ni crise de gouvernance. Nous ne partageons pas la même analyse.

Dans un tel contexte, la retenue, le respect entre élus et la considération portée aux mécanismes de contrôle démocratique devraient pourtant s’imposer à tous. À plus forte raison lorsqu’il s’agit d’une élue lilloise agissant comme lanceuse d’alerte, avec pour seule boussole la prévention de nouveaux dysfonctionnements susceptibles d’entacher durablement l’image et la crédibilité de notre Métropole.

Par ailleurs, vous évoquez dans votre réponse publique la nécessité de défendre les financements des collectivités territoriales et notamment de la MEL au niveau national et m’interpellez à ce sujet. Je tiens à vous préciser que dès le début de mon premier mandat de parlementaire, j’ai proposé à votre ancien président de porter les sujets de la Métropole. Je lui ai même suggéré de réunir régulièrement les parlementaires métropolitains pour que nous puissions unir nos forces, sur toutes les thématiques : grands évènements, appels à manifestation d’intérêt nationaux, financements de l’Etat et européens, appels à projets. Il me semble que l’exécutif de la MEL n’a jamais saisi ses parlementaires en ce sens. Je reste néanmoins à votre écoute pour tout dossier à l’avenir, vous connaissez mon engagement et ma détermination à soutenir mon territoire.

Enfin, vous vous inquiétez dans votre propos que je ne sois pas bien informée des dossiers métropolitains, n’étant plus moi-même membre de cette assemblée. Ma préoccupation est de regarder l’avenir : dans quelques mois, je siègerai très certainement à nouveau à la MEL. Au sein de la nouvelle configuration du Conseil, je veux avant tout participer à la protection de l’institution et de son nouveau Président.

Je demeure donc naturellement disponible pour un échange sur le fond des dossiers concernés. 

Je vous prie de croire, Monsieur le Vice-président, en ma détermination intacte à défendre l’intérêt général et en mon attachement exigeant au bon fonctionnement de notre institution métropolitaine.

Violette SPILLEBOUT
Présidente du groupe Faire Respirer Lille
Conseillère municipale de Lille
Députée du Nord 

Mon courrier du 18/12/2025 au Président de la MEL, demandant le report du vote

Voix du Nord du dimanche 28/12/2025 :
L’extension du siège de la MEL pourrait devenir « un immense scandale », selon Violette Spillebout

Intervention de Michel Colin en conseil de la MEL du 19 décembre 2025 :