CONTRIBUTIONS

Contribution à l’Enquête Publique Complémentaire sur Saint-Sauveur

La friche Saint-Sauveur est l’opportunité historique d’un second poumon vert de Lille, ne gâchons pas cette chance !

Axe Culture a déposé en avril 2018 un avis très complet lors de la première enquête publique sur l’aménagement de la friche Saint-Sauveur à Lille, en déplorant le débat stérile qui cristallise les positions, les oppositions et ralentit le projet, et en proposant une lecture plus métropolitaine et transversale de l’ensemble des arguments.

Cette première enquête publique relevant d’une procédure légale a malheureusement confirmé la réalisation prochaine du projet en l’état. Cet avis a toutefois été assorti de deux demandes de précisions, l’une sur la qualité de l’air et l’autre sur la piscine. La Ville et la MEL ont donc été contraintes de relancer une enquête publique complémentaire du 22 février au 8 mars 2019.

C’est dans le cadre de cette enquête complémentaire que Violette Spillebout, pour le collectif LilleC et Thomas Werquin, Président d’Axe Culture ont préparé des propositions destinées à contribuer au débat public et faire enfin avancer le projet.

Nous avons déjà contesté le projet autant sur le fond que sur la forme.

Nous avons déploré la façon dont il a été imposé aux Lilloises et aux Lillois avec une concertation bien loin des attentes.

Et nous avons dénoncé la part trop faible d’espaces verts : à Lille, la qualité de l’air se dégrade de jour en jour, les voitures, trop nombreuses, saturent l’espace public et surtout, la nature, les parcs, sont trop peu nombreux !

Contestations faites, il faut maintenant avancer, car les Lillois n’ont que trop attendu que l’on valorise enfin cet espace. Mais pas à n’importe quel prix : on ne peut pas brader la santé des Lilloises et des Lillois, on ne peut pas gaspiller l’argent de leurs impôts et ceux des métropolitains.

1/ L’ENJEU PRIORITAIRE DU PROJET : LE VERDISSEMENT DE LILLE

Nous n’oublions pas qu’en 2018, la métropole de Lille a été le théâtre d’une soixantaine d’épisodes de pollution aux particules PM 2,5, soit vingt fois plus que les recommandations de l’OMS. La santé des lilloises et des lillois est en jeu, les choix que nous faisons aujourd’hui seront déterminants pour l’avenir de nos enfants.

Nous sommes bien conscients du triple besoin, celui de logements, celui d’espaces publics et celui de nature, pour la qualité de vie et de l’air. Une ville attractive a besoin de tout cela. Et Lille doit améliorer son attractivité : dans le dernier baromètre de l’Express des villes françaises les plus attractives basé sur 24 critères de qualité de vie, notre ville arrive… 34ème ! La pollution de l’air, les bouchons, des difficultés socio-économiques, une pénurie criante d’espaces verts… les difficultés ne manquent pas. La Friche Saint-Sauveur est le dernier grand espace de nature disponible à Lille, son aménagement est donc bien une opportunité historique de répondre à ces problématiques, de proposer un grand poumon vert, en miroir à la Citadelle, bref, de donner à Lille un nouveau souffle, et à la Métropole, une nouvelle respiration.

2/ POURQUOI LE PROJET ACTUEL DOIT ÊTRE TOTALEMENT AMENDÉ

2.1 Proportion d’espaces verts : à renforcer !

Notre ville est parmi les moins vertes de France, et les plus touchées par la pollution aux particules fines. Nous avons besoin de lutter contre les îlots de chaleur et de créer des espaces de rafraîchissement. Les habitants de notre ville réclament et méritent un parc avec des dimensions plus généreuses que ne le prévoit le projet, et accessible à tous.

Le plan tel qu’il est aujourd’hui n’offre que 5,8 ha d’espaces publics aux Lillois, sur les 8 ha d’espaces verts au total (et sur les 23 ha à aménager au total) compte tenu des espaces verts privés en cœur d’îlots, qui certes participent à la qualité de l’air, mais pas à l’offre de loisirs et d’espaces à la disposition de tous les habitants.

Dans un contexte de puissante communication municipale, trop peu de lilloises et de lillois savent que dans le projet actuel de la Mairie, le futur “Parc de la Vallée” est de taille similaire à celle du Parc Jean-Baptiste Lebas, ce qui reste bien trop petit dans une ville qu’il faut absolument verdir si l’on veut répondre aux enjeux de climat, de biodiversité et de santé publique.

L’ambition doit être beaucoup plus forte avec des espaces verts publics qui passent de 25% à 50% du projet, et avec un nombre important de logements maintenus, mais agencés différemment et certainement plus en hauteur, plus qualitatifs tant du point de vue fonctionnel qu’environnemental.

2.2 Accessibilité du site en transports en commun : faire mieux !

Créer des logements, c’est plus d’habitants en cœur de ville et donc il faut, bien plus qu’aujourd’hui, penser aux transports en commun dans la même proportion ; Lille est déjà au bord de l’asphyxie et de la thrombose automobile, or le nouveau contrat transport de la MEL avec Ilévia vient de réduire son budget transport et donc son offre de 10% sur la Métropole !

L’ambition en matière de transports collectifs doit être renforcée sur Saint-Sauveur pour garantir aux habitants une forte accessibilité du nouveau projet, avec dès maintenant l’intégration d’une nouvelle station de métro sur la ligne entre Porte de Valenciennes et Mairie de Lille.

2.3 Piscine olympique : démesurée et bien trop chère !  

2.3.1 Un besoin d’une nouvelle piscine olympique métropolitaine déjà démontré

Oui Lille a besoin de sa grande piscine olympique  ! Tous ceux qui s’intéresse au sujet savent depuis longtemps que la Piscine Marx Dormoy est obsolète et inadaptée à la pratique sportive. Notre métropole a besoin d’équipements sportifs de rayonnement national et international, qui puisse répondre aux attentes des lillois (sportifs et pratiques libres) et à l’enjeu d’apprendre à nager pour tous. Et la récente pétition des sportifs et nageurs métropolitains est venue rappeler ce qui est largement déjà reconnu. Qui ne serait pas d’accord avec eux quand ils rappellent qu’“Une piscine olympique, c’est d’abord un équipement sportif d’intérêt général. C’est un lieu de vie et de mixité sociale unique où on y apprend d’abord à nager et où on y côtoie tous les jours de nombreux sportifs de tous niveaux.”

2.3.2 Une localisation mal choisie

Il semble qu’il soit trop tard pour changer de lieu pour cette nouvelle piscine olympique, au risque de décaler sa réalisation à plus de 5 ans, et alors qu’elle est très attendue des pratiquants. Mais n’oublions pas que le lieu choisi nous prive d’une opportunité unique d’espace vert à Lille  !

On peut aussi s’interroger sur la légitimité de l’installation à cet emplacement alors que d’autres sites moins saturés que l’espace central lillois et en déshérence auraient pu l’accueillir (bords de la Deûle, Port de Lille, Ancien Site Grimonprez-Jooris, etc.), et qu’elle aurait pu y jouer un véritable rôle de locomotive urbaine.

Rappelons que ce projet de nouvelle piscine date d’il y a près de 10 ans, avec d’abord un projet sur Fives-Hellemmes, puis sur le site de Marx Dormoy, pour finir après une réunion… à quelques-uns… par décider d’une localisation à Saint-Sauveur.

Ce choix reste donc pour nous une erreur, et si la piscine doit rester là, et bien au moins interrogeons sa taille et son coût, et amendons le projet. 78 millions d’Euros d’argent public (sans compter les dépassements à prévoir, qui peuvent être de l’ordre de 10 millions d’euros…) c’est trop, et l’utilité de la fosse de plongée reste à challenger.

2.3.3. La création d’un bassin de plongée élitiste et surdimensionné

Une grande piscine olympique avec des bassins de 50m, oui, mais les dimensions hors normes, le bassin nordique chauffé toute l’année ou encore la fosse de plongée interrogent…. D’où viennent ces idées, cette passion soudaine de Lille pour la plongée, sans qu’aucune étude, ni analyse des besoins de la population et des sportifs métropolitains n’ait été publiée ?

On est bien loin de l’accessibilité au sport pour tous dans ce projet….

Il faut bien se rendre compte que cette pratique de la plongée est réservée à une classe privilégiée de population, avec un prix de départ à 40 € par personne pour une plongée. La plongée n’est pas un sport accessible à tous, loin de là, il est réservé aux CSP ++. Et l’apnée à 40 m de profondeur est encore plus un sport de niche.

De plus, l’activité plongée est avant tout une activité commerciale (de nombreux tour-opérateurs et 420 établissement en France) qui n’a aucune raison d’être financée par les pouvoirs publics. Il y a un risque, dans ce type de montage, de report de charge sur les communes à travers le subventionnement des clubs utilisateurs de cette fosse.

Son accès sera forcément onéreux, et profitant surtout à un petit nombre de personnes extérieures spécialistes de ce sport. Quelle place pour les lilloises et les lillois pour profiter d’un tel équipement ?

Surtout quand on sait qu’il y a déjà 3 fosses de plongée en Région…

Dans son rapport de 2013, la FFESSM explique que les fosses doivent avoir en général une profondeur maximum de 20 mètres (en France) : “Compte tenu des paliers de décompression et des groupes qui se succèdent toutes les heures (rentabilité) il est nécessaire d’avoir une régularité dans le

fonctionnement, 20 mètres est la profondeur maximum. Pour une profondeur plus importante il faudra limiter sérieusement le temps de plongée….La sécurité pour les moniteurs de surveillance est meilleure (moins de paliers dans la journée).”

On peut donc aussi se demander pourquoi choisir à Lille de faire une fosse surdimensionnée, démesurée, à 42,5 m, alors que la Région disposera en 2020 de 3 fosses : Dunkerque à 20 m, Louvroil à 10m et Valenciennes à 20 m.

  • Dunkerque dispose d’une fosse inaugurée en mai 2018, unique au Nord de Paris, implantée au sein de la piscine Georges Guynemer, avec 20 mètres et des paliers à 3 et 5 mètres, « un outil idéal pour se perfectionner et goûter à la profondeur dans une eau chauffée à 29 degrés ». Elle a couté 20 millions d’euros HT.
  • Valenciennes s’apprête à inaugurer fin 2019 un centre aquatique ultra-moderne à 32 millions d’euros HT, avec une piscine de 50 m et une fosse de plongée de 200 m2 de surface, avec une capacité de 30 plongeurs et 20 m de profondeur. Elle possédera des paliers à 1 m, 3,5 m et 6 m pour permettre baptêmes et brevets.

Les décideurs publics devraient plutôt prendre les sujets à l’échelon régional, en misant sur les  complémentarités au lieu de raisonner avec des logiques de concurrence entre les villes de la Région. Un tel fonctionnement en réseau des équipements permettrait de faire des économies et de mieux utiliser les deniers publics. Chacun doit pouvoir profiter des atouts de tous.

2.3.4. Un projet pharaonique hors de nos moyens !

Dans un contexte du Grand Débat National, dont les premiers résultats montrent que les Français s’interrogent fortement sur les montants et la cohérence des dépenses publiques, on peut réellement remettre en cause l’opportunité, pour notre région, de cette nouvelle fosse de plongée, et cette fois, de 42m. Y a-t-il réellement dans les Hauts-de-France un tel besoin de nouveaux équipements aquatiques ? Est-ce que 78 + 20 + 32 millions d’Euros HT, soit 130 Millions HT (156 millions TTC) entre 2017 et 2021 sont vraiment les dépenses prioritaires face aux inégalités sociales, de mobilité et d’emploi ?

Rappelons aux Lilloises et aux Lillois que dans la délibération métropolitaine, 15 millions d’euros de participation en investissement de la Ville de lille sont annoncés sur le projet, et c’est sans compter le million d’euros de participation annuelle au fonctionnement déjà négocié…. Qui leur a demandé si c’était bien ce qu’ils voulaient en priorité à Lille ? A quoi devront-ils renoncer puisque le budget de la ville n’est pas extensible ? Nous avons notre mot à dire en tant que contribuables lillois, sur une ambition budgétaire qui ne semble pas à la mesure de nos moyens.

Le plus grand complexe nautique de France est situé à Chartres. Il a coûté 75 Millions d’Euros, et comprend 5000 m² de surface aquatique, avec 11 bassins dont 2 de 50m², une fosse de 20m et une patinoire ! La plus grande piscine de France a donc coûté moins cher que le projet lillois avec plus de surface nautique à destination des publics non spécialisés. Les ambitions lilloises, d’autant plus en coeur de ville, sont bien démesurées.

Rappelons surtout que le coût moyen en France d’un centre aquatique avec bassin de 50 m est de 25 millions d’euros, soit 3 fois moins que le projet lillois. Et que très souvent le budget réalisé est très supérieur au prévisionnel ! Eclairons juste la réflexion par un extrait d’un rapport récent de la Cour des Comptes (Février 2018).

https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-01/13-piscines-centres-aquatiques-publics-Tome-1.pdf

« La Cour des comptes et dix chambres régionales des comptes ont contrôlé la gestion de ces équipements aquatiques sur un échantillon de 69 collectivités territoriales et groupements de communes sur l’ensemble du territoire. Celui-ci regroupe 6 millions d’habitants et plus de cent piscines et centres aquatiques ayant enregistré plus de 14 millions d’entrées en 2015. Au terme de leurs travaux, les juridictions financières relèvent que l’offre de ces piscines et centres aquatiques publics sur le territoire répond à un modèle ancien (I) et que leur financement devient complexe au regard de leur déficit (II), ce qui impose que leurs modalités d’exploitation techniques et financières soient sérieusement améliorées (III).

Les piscines et les centres aquatiques sont des équipements sportifs complexes et le coût moyen de construction d’un centre aquatique multifonctionnel est d’environ 25 M€.

Or, les contrôles des chambres régionales des comptes mettent en lumière la faiblesse des compétences techniques et financières mobilisées par les personnes publiques sur ces projets. Dans la majorité des opérations de construction et de rénovation des équipements aquatiques examinées, un écart sensible a été relevé entre le coût prévisionnel et le coût réel des travaux. Cet écart résulte souvent d’une sous-estimation initiale du projet mais aussi parfois d’une dérive dans l’exécution des travaux. »

2.4 Méthode de concertation : à revoir !

Au final, même si la Mairie a mené ce qu’elle estime être une concertation, ce qui est reproché aujourd’hui par les habitants, les associations, les experts, c’est que ce projet n’a ni analysé ni pris en compte leurs réels besoins. La ville a raté une opportunité historique de co-construire l’avenir vert de Lille. La concertation a eu lieu à partir d’un projet déjà bien trop ficelé. Sans compter qu’une concertation sérieuse aurait permis de faire des économies de temps, de limiter les conflits et au final d’économiser l’argent public.

3/ RETOUR À SAINT SAUVEUR : NOS PROPOSITIONS POUR AMÉLIORER LE PROJET

À ce stade, même s’il est très engagé, nous affirmons que le projet reste modulable et formulons une proposition alternative qui pourrait en changer le visage et le rendre plus juste,  plus solidaire, plus durable et plus ouvert sur les autres quartiers de la ville et sur la Métropole :

  • PROPOSITION 1 : Un « Central Park » de 12 ha (soit 50% de la surface du projet de 23 ha), donc bien plus grand et accessible à tous, en sauvegardant le plus possible les arbres existants, ainsi que la faune et la flore du site. La construction du domaine bâti se ferait donc sur les contours du site.
  • PROPOSITION 2 : Des bâtiments nécessairement plus hauts pour maintenir une grande part de l’offre de logement (1500 à 2000 logements), mais qui libèrent de la surface au sol. Un plan au sol plus dense en périphérie du site, des bâtiments plus resserrés, c’est moins de jardins privés au profit de l’agrandissement du parc.
  • PROPOSITION 3  : Une piscine olympique ambitieuse mais raisonnable, sans fosse de plongée, et dont le coût est ramené aux moyennes nationales, qui accueillera l’excellence sportive, l’éducation à la nage, et la pratique loisir,  dans un écrin beaucoup plus vert.
  • PROPOSITION 4 : Des liaisons douces entre le parc Jean-Baptiste Lebas et le reste du nouveau parc : espaces publics piétons, circulations vélos sécurisées, mobilités douces. Et un pôle d’échanges en cœur de parc avec une nouvelle station de métro connectée à une station de Tram’bus. Nous proposons aussi la création d’un pont paysager permettant de relier le Parc St Sauveur au quartier Fives et enfin, une nouvelle ligne de Tram’bus reliant le Métro Marbrerie à Wazemmes, passant par le parc Saint-Sauveur et Fives Cail.
  • PROPOSITION 5 : une large consultation des familles lilloises et métropolitaines sur le projet de grand “Central Park” et de nouvelle piscine, pour en faire un véritable lieu accessible à tous, pour les pratiques loisirs, l’éducation à la nature et aux sports, un lieu de convivialité et d’attractivité.

CONCLUSION

Il n’est pas entendable que la ville mette en place des ateliers de concertation structurés sur des sujets comme la qualité de l’air ou l’aménagement des bords de la Deûle, et qu’en même temps, elle reste sourde aux aspirations si fortement exprimées sur le site Saint-Sauveur.

Nous n’avons pas le moindre doute sur le fait que l’urgence sanitaire, révélée par les pics de pollution aux particules fines, le besoin essentiel pour les habitants de bénéficier enfin d’un second poumon vert, et celui enfin de gérer plus finement les dépenses publiques, seront entendus par la Mairie de Lille, la MEL et les acteurs déjà engagés sur ce projet.  

L’inverse serait irresponsable. Ce serait une faute historique.

Violette SPILLEBOUT Candidate à la Mairie de Lille, Collectif LilleC,

et Thomas WERQUIN, Président d’Axe Culture

A propos d’Axe Culture

Politiques culturelles, aménagement, image et gouvernance des territoires, développement économique, l’association Axe Culture alimente depuis 2005 le débat public sur la métropole lilloise dans un esprit critique constructif.

Pour cela elle diffuse des études, rédige des avis argumentés sur les politiques publiques, organise des concours d’idées et autres consultations d’habitants.

Axe Culture travaille avec tous ceux qui partagent cette même volonté de faire progresser notre métropole et ses habitants.

A propos de Violette Spillebout et du collectif LilleC

LilleC est un collectif de citoyens animé par Violette Spillebout, lilloise, directrice du cabinet du maire de Lille de 2008 à 2012 et candidate déclarée à la Mairie de Lille en 2020. Il compte plus de 50 membres actifs – des citoyens en majorité novices en politique qui ont tous Lille pour passion et l’intérêt général pour conviction – et des centaines de soutien à Lille et en métropole. L’objectif ? Construire, en lien étroit avec tous ceux qui vivent Lille,  un projet alternatif et audacieux : celui d’une ville au service des habitants et des acteurs du territoire, une ville attractive, locomotive de sa métropole, une ville des solutions, responsable, qui facilite le travail de l’ensemble des acteurs, et une ville apaisée, qui retrouve de la solidarité et de l’émotion collective.