Dans la capitale des Flandres, la guerre des investitures pour prendre la tête de la mairie en 2020 fait rage, alors même que de nombreuses candidatures n’ont pas encore été officialisées. Si elle se présente, l’actuelle édile devra affronter son ex-directrice de cabinet, passée chez LREM.
A Lille, les esprits s’échauffent à huit mois des municipales : tous les prétendants à la mairie rêvent de dégommer la statue du commandeur, Martine Aubry. Jamais le jeu électoral, aux cartes rebattues avec un PS laminé et une droite éparpillée, n’a paru aussi ouvert. Car oui, Lille, socialiste depuis 1955 et dirigée par l’ancienne ministre du Travail depuis dix-huit ans, pourrait tomber au printemps dans une autre escarcelle.
Pas assez de renouveau dans son équipe, usure du pouvoir, coupure avec les acteurs locaux et les habitants : tous ses chalengeurs accordent leurs critiques.
En réalité, c’est au centre que les couteaux sont sortis le plus tôt, avec une véritable guerre d’investiture dans le camp présidentiel. Depuis des mois, Valérie Petit, députée nordiste LREM, croyait les jeux faits. Proche de Gérald Darmanin, elle est étiquetée centre droit, ce dont elle se défend, revendiquant son passé écolo. Mais elle a été finalement doublée sur la ligne de l’investiture par Violette Spillebout, qui a été… directrice de cabinet de Martine Aubry avant de rejoindre la SNCF en 2013. Les deux femmes, qui se connaissent sur le bout des doigts, sont en conflit ouvert, la maire n’ayant jamais pardonné à celle qui aurait pu être sa dauphine d’être passée à l’ennemi macroniste.
Pour obtenir le blanc-seing de LREM, Violette Spillebout s’est lancée dans une campagne en mode rouleau compresseur, en multipliant les réunions publiques pour occuper le terrain face à une rivale prise par ses fonctions de députée. Sur les fonds du parti, note d’ailleurs Valérie Petit qui s’étrangle et dénonce des «pratiques hors-jeu» avec des «petites amitiés partisanes héritées du passé».