Intervention des élus FAIRE RESPIRER LILLE au Conseil Municipal du 19 décembre 2019
Madame le Maire,
Chers collègues,
Puisque nous évoquons en cette séance Le Plan Local de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire et le soutien apporté à l’action remarquable de l’association Magdala , je souhaiterai vous poser une question précise quant à la stratégie de la ville en matière d’ESS.
En effet, à l’heure où notre ville doit plus que d’autres faire face à une situation environnementale alarmante (dois-je en rappeler les chiffres d’exposition aux particules, d’embolie de la circulation, d’indigents espaces verts) et faire face à des inégalités sociales toujours aussi importantes, nous devons, nous lillois plus que d’autres, trouver de nouvelles solutions sociales, écologiques, concrètes, efficaces, au plus proche des citoyens, et en même temps transformatrices, porteuses de nouveaux modes de production, de consommation, de logement, d’insertion professionnelle et de solidarité.
C’est précisément l’ADN même de l’Economie Sociale et Solidaire et de ses entreprises.
Or comme en beaucoup de domaines malheureusement, la politique lilloise en la matière se développe hors toute politique nationale.
Ainsi le Gouvernement a-t-il lancé il y a plus d’un an une nouvelle politique d’ampleur baptisée French Impact, visant sur le modèle de la French Tech ou de la French Fab, à mieux valoriser l’excellence française des entreprises de l’ESS mais surtout à en accélérer le développement :
- Sur le plan financier c’est, par exemple, plus de 400 millions d’euros de fonds qui peuvent venir soutenir les entreprises de l’ESS de l’amorçage jusqu’au changement d’échelle.
C’est aussi 150 millions mobilisés par la Banque des territoires. Sans parler des financements de la BPI, de l’ADEME, du CGET, etc - Sur le plan réglementaire et de la simplification administrative, c’est par exemple un guichet dédié auprès de France Expérimentation qui permet d’adapter la règle pour ces entreprises qui innovent.
C’est enfin un label « Territoire French impact » qui permet aux villes, communautés de communes, métropoles, voire même aux régions de bénéficier d’un accompagnement dédié et d’un accès privilégié à l’ensemble de ces dispositifs et de ces fonds.
Marseille, Strasbourg, Lyon, Clermont Ferrand, Figeac, Romans sur Isère, Nantes, Paris … et plus près de nous Montreuil sur Mer ou Roubaix sont parmi les villes qui ont déjà reçus ce label en février dernier.
Il se trouve que demain matin, Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’ESS et à l’innovation sociale révélera sur BFM Business les 7 nouveaux territoires labellisés qui vont rejoindre une communauté forte déjà de 20 territoires.
Je ne connais pas ces heureux élus mais il n’y aura hélas pas de suspense pour les acteurs de l’ESS lillois, puisque Lille n’a même pas candidaté à cet Appel à Manifestation d’intérêt ouvert depuis plus d’ 1 an et demi.
C’est d’autant plus curieux que Mme Christiane Bouchard conseillère municipale EELV déléguée à l’ESS n’ignore rien de cette opportunité puisqu’elle siégeait jusqu’au mois dernier encore au conseil supérieur de l’ESS. Moi qui pensais que les Verts soutenait l’ESS….
Il est heureux de saluer, mes chers collègues, l’engagement et le dynamisme des acteurs de l’ESS lillois, associations, coopératives, mutuelles, fondations, entreprises sociales. Elles font un travail formidable, souvent avec une grande frugalité de moyens.
Mais comment, Madame le Maire, justifiez-vous que la ville de Lille soit une nouvelle fois à l’écart des dynamiques nationales ?