MUNICIPALES 2020PRESSEPROTESTATION ÉLECTORALE

Municipales à Lille : Violette Spillebout a déposé un recours

La candidate de Faire respirer Lille remet au tribunal administratif un document qui compte une vingtaine de pages et pas loin de 200 pièces. « De nombreuses irrégularités » constatées durant la campagne, ainsi que les 15 mars et 28 juin, jours de vote.

Violette Spillebout confirme qu’elle dépose un recours contre les élections municipales lilloises.

«La Dame de Lille» est dans le collimateur de Violette Spillebout et de son collectif. Pas Martine Aubry personnellement mais le documentaire que France Télévisions lui a consacré en novembre dernier. La candidate, arrivée troisième le 28 juin (20,6%), confirme, ce vendredi matin, à quelques heures de son premier conseil municipal, qu’elle dépose une requête en contestation devant le tribunal administratif. « Les irrégularités sont très nombreuses », assure la Lilloise. Le film-documentaire nourrit les vingt pages d’un document qui compte pas loin de 200 pièces. L’idée ne serait pas de travestir un travail journalistique en outil de propagande, mais de souligner qu’il a été diffusé après le 1er septembre, qui marque la date de départ du compte de campagne, que l’élu se soit déclaré candidat ou pas.

« On ne s’accommode pas des transgressions à la démocratie »

Épinglée aussi l’attitude un peu pressante d’un président de bureau de vote pour qu’un électeur revienne avec tous les membres de sa famille pour qu’ils remplissent leur devoir de citoyen…. « Tu ne peux pas laisser faire ça… » C’est parce que, dit-elle, les Lillois ont été très nombreux à lui demander de contester les conditions dans lesquelles se sont déroulés les deux scrutins du 15 mars et du 28 juin que Violette Spillebout engage cette protestation électorale. « On ne s’accommode pas des transgressions à la démocratie », argumente la nouvelle élue d’opposition. Une démarche qui peut carrément conduire à l’annulation de l’élection, qui ne fait pas l’unanimité dans les rangs du collectif. « Je ne m’associe pas à la contestation lancée », écrit la parlementaire LREM Brigitte Liso, sur Twitter. « Ces méthodes ne sont pas dignes de la belle campagne que nous avons menée. » Ambiance.

Ce recours est-il le révélateur du syndrome de la médaille de bronze ? « Il y a effectivement un risque politique et un risque en matière de communication, que nous avons décidé d’assumer. »

Côté délais, l’avocate du collectif a indiqué ce vendredi qu’on n’aurait sans doute pas de réponse judiciaire avant la fin de l’année.

Voix du Nord du 03/07/2020