MUNICIPALES 2020PROTESTATION ÉLECTORALE

Les recours des rivaux de Martine Aubry à nouveau rejetés en appel

Au soir du second tour le 28 juin 2020, Martine Aubry avait été réélue pour un quatrième mandat, avec 227 voix d’avance sur son ex-allié écologiste, Stéphane Baly. – Philippe Huguen-AFP

Stéphane Baly et Violette Spillebout considéraient que la sincérité du scrutin avait été altérée, en raison des conditions de déroulement de la campagne électorale et des opérations de vote.

Le Conseil d’Etat a confirmé ce mardi le rejet des recours demandant l’annulation des élections municipales de 2020 à Lille, portés par LREM et EELV contre la réélection de la maire socialiste Martine Aubry.

« Le Conseil d’Etat vient de confirmer la décision du tribunal administratif concernant notre élection municipale. Nous nous en réjouissons même si nous avons toujours été sereins », a réagi dans un communiqué la liste de Martine Aubry

Lille en commun.

Au soir du second tour le 28 juin 2020, Martine Aubry avait été réélue pour un quatrième mandat, avec 227 voix d’avance sur son ex-allié écologiste, Stéphane Baly (39,4%). Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry passée en 2017 dans le camp macroniste, avait terminé troisième avec 20,6% des voix, sur fond d’abstention record (plus de 68%).

La sincérité du scrutin « altérée » pour les opposants

Ces deux opposants à la maire socialiste considéraient que la sincérité du scrutin avait été altérée, en raison des conditions de déroulement de la campagne électorale et des opérations de vote. Ils faisaient notamment valoir un nombre important de signatures « radicalement différentes » selon eux d’un tour à l’autre.

« Aucun des griefs invoqués par les requérants ne démontre que la candidate de la liste Lille en commun, Lille en confiance se serait personnellement livrée à des manoeuvres présentant un caractère frauduleux (…) », indique la décision du Conseil d’Etat, dont l’AFP a obtenue copie.

En mars, le tribunal administratif avait déjà rejeté leurs recours, suivant lui-même l’avis du rapporteur public qui concluait que « le résultat proclamé est conforme à la volonté des électeurs ».

Des irrégularités pour 50 signatures

Contactée par l’AFP, Violette Spillebout a fait part de sa « profonde déception » face à une « décision incompréhensible et écoeurante » au vu des « méthodes utilisées » et qui « protège le système établi ». Cela « n’empêche pas que cette élection reste illégitime à mes yeux et à ceux de nombreux Lillois », a-t-elle réagi. « Nous prenons acte de la décision et n’irons pas plus loin », a pour sa part déclaré à l’AFP Stéphane Baly.

« Cependant, le Conseil d’Etat a confirmé les irrégularités pour 50 signatures (…) sur 13 bureaux, mais laissant sans examen au fond, plus de 250 autres émargements litigieux ». « Malheureusement, ces éléments laisseront un doute sur la sincérité du scrutin », juge-t-il dans un communiqué.

BFM du 20/07/2021