Mme le Maire, chers collègues,
Je saisis l’occasion de cette délibération qui concerne le rapport de gestion d’un petit organisme, SOLIS, pour évoquer dans cette assemblée la nécessité que Lille prenne toute sa part dans le déploiement des énergies renouvelables, et en particulier pour le photovoltaïque. Que diriez-vous Mme le Maire de faire de Lille une ville solaire ?
En effet, un mois à peine après la COP26, nous avons tous en tête, vous Mme le Maire, vous chers collègues, nous les élus le Groupe Faire Respirer Lille, l’impérieuse nécessité de face face à l’urgence climatique, et de prendre nos responsabilités, comme citoyens chaque jour, et comme acteurs publics, avec des décisions fortes à prendre dès maintenant.
Le Président de la République l’a réaffirmé à l’occasion de la COP26 : si nous voulons faire face aux défis climatiques et énergétiques d’avenir, nous devons abandonner progressivement les énergies fossiles, déployer le nucléaire en France, et en parallèle développer les énergies renouvelables, parmi lesquelles l’énergie solaire.
La proportion d’électricité d’origine photovoltaïque n’est déjà pas fameuse en France : elle a représenté moins de 2% de la production en 2018, et couvert 2% de la consommation, loin derrière l’Italie, la Grèce ou l’Allemagne, autour de 7%.
Dans les Hauts-de-France, où la grisaille n’empêche pourtant pas un rendement équivalent à celui la région lyonnaise, elle ne couvrait que 0,4% de la production régionale.
Une certaine dynamique existe pourtant sur notre Métropole autour du photovoltaïque : sur 2017-2021, le nombre d’installations photovoltaïques de la MEL raccordées au réseau a augmenté de 45%. Lille représente 0,54% de la puissance solaire des Hauts de France avec 205 installations sur les presque 3 000 de la MEL
Parmi ces 205 projets lillois, il y en a certains qu’il convient de valoriser :
- L’aide municipale à l’installation de panneaux solaires pour l’auto-consommation. Nous trouvons facilement les informations à la Maison de l’Habitat Durable pour les aides accordées aux foyers, mais souhaiterions que le Conseil Municipal puisse connaître le nombre de foyers qui y ont recours chaque année, et connaître le plan d’action pour inciter encore plus les Lillois à l’utiliser.
Notre ville pourrait aller plus loin en soutenant le développement de centrales citoyennes comme celles qui ont déjà vu le jour dans notre Région, et en se penchant sur l’autoconsommation collective qui a également séduit des collectivités ainsi que des bailleurs sociaux.
- Le projet Live Tree (Lille Vauban en Transition énergétique, écologique et économique) mené par l’Université Catholique de Lille, en lien avec les collectivités, les habitants du quartier, les entreprises partenaires, les étudiants et le personnel. Au sein de ce projet, Lille a vu naître un bâtiment vertueux, Le Rizomm équipé d’une centrale photovoltaïque.
- Et puis, le projet St So : plus récemment encore, l’installation de 220 m² de capteurs photovoltaïques sur le toit de la halle du Bazaar St So au sein de la Gare Saint Sauveur. Ce chantier a été mené par la coopérative Solis Métropole, société locale de production qui achève ici sa 7e réalisation dans le Nord.
On le voit avec ces beaux exemples, je suis convaincue que notre ville peut aller plus loin et prendre un vrai leadership sur le photovoltaïque. Avec les 10 mesures annoncées récemment par la Ministre de l’Ecologie Barbara Pompili, nous avons devant nous, Mme le Maire, tous les outils pour passer un cap et faire de Lille une ville Solaire.
La question est, comment la Ville est-elle prête à saisir ces récentes mesures gouvernementales qui visent à multiplier par 3 en 7 ans le solaire photovoltaïque ?
ð L’utilisation des Friches : la Ville pourrait programmer un travail de fond, avec l’EPF par exemple, pour concilier friches et solaire. La commune d’Oxelaere l’a fait avec moins de 500 habitants sur une de leur friche
ð L’obligations d’installation sur les entrepôts hangars parkings : La Ville pourrait déjà recenser son patrimoine, ses délégataires, les acteurs économiques à mobiliser.
ð Le ministère de la Transition écologique et l’Ademe financent à hauteur de 5M€ sur 3 ans un réseau de conseillers en éolien et photovoltaïque pour aider les collectivités souhaitant monter des projets ou en accueillir sur leurs territoires. Soyons prêts pour travailler avec eux dès le 1er trimestre 2022.
ð Un label Villes et départements solaires est mis en place, qui permettra de valoriser l’engagement des collectivités locales dans le déploiement de l’énergie solaire.
Nous vous proposons, Mme le Maire, que Lille se mette au travail dès maintenant, pour candidater au Label Ville Solaire, démontrant ainsi que les Lillois n’ont pas que le soleil dans le cœur, mais savent anticiper les mutations énergétiques d’avenir et faire partie de l’avant-garde en la matière.
Je vous remercie
Violette Spillebout