La nouvelle Assemblée nationale est composée de 37,3¹% de femmes. Un chiffre en baisse, qui traduit un échec de la loi pour la parité et un retour à une tendance «normale» après une féminisation massive mais «artificielle» de l’institution en 2017.
L’Assemblée nationale, éternel bastion masculin ? Dimanche 19 juin, 215 femmes ont gagné le droit de s’asseoir dans l’hémicycle, soit neuf de moins qu’à l’issue des élections législatives de 2017. Pour la première fois depuis 1988, le nombre de députées a reculé. Mais avant même le premier tour des élections législatives, le 12 juin, la proportion de candidatures portées par des hommes (56%), laissait présager ce recul de la féminisation de l’Assemblée.
En 2000, une loi censée inciter les partis à présenter autant de femmes que d’hommes à certaines élections est mise en place. Mais l’égalité est «facultative», et si la règle n’est pas respectée, une pénalité est déduite des aides publiques qui sont allouées au parti après l’élection. Un dispositif loin d’être assez «contraignant pour systématiser les candidatures féminines», signale Mérabha Benchikh, docteure et chercheuse en sociologie à l’université de Strasbourg. «Les partis politiques ne parviennent toujours pas à désigner autant de femmes que d’hommes et, vingt ans après la mise en place de la loi sur la parité, qui a pourtant été augmentée de diverses mesures au gré des années, l’Assemblée nationale reste un haut lieu de l’entre-soi masculin», constate avec regrets Camille Froidevaux-Metterie, philosophe féministe et professeure …
Lire l’article complet ici – Violette Vauloup pour Libération du 21/06/2022