Même si elle a été vite rassurée sur son score, Violette Spillebout (Ensemble !) n’a pas passé une journée sereine et sa victoire a été assombrie de deux manières.
« Depuis mercredi (refus de la profession de foi par la commission de propagande), c’est un gros stress, confie Violette Spillebout. J’ai passé mon temps à expliquer pourquoi c’est arrivé (voir notre article de jeudi). Ça éloigne les gens de la politique… J’ai répondu à tous les coups de fil et courriels. On a mis en boîtes 25 000 professions de foi, il y a eu un regain d’ardeur de mes militants et des habitants. Tout ce dimanche, les gens se sont plaints de ne pas avoir eu mon texte, le climat n’a pas été serein. »
Après un passage à Marcq et à Lille Saint-Maurice, Violette Spillebout note néanmoins que la tendance est bonne. Les scores à Tourcoing sont meilleurs qu’au 1er tour, un résultat partiel de la 9e lui donne 60 %. « Je suis prudente et il faut une majorité importante pour Emmanuel Macron. » Elle surveille d’autres circonscriptions. « Oh ! » fait-elle en lisant un message. Son ami Christophe Castaner est donné battu.
« Fière et triste »
En route pour France 3, elle relit ses notes. Elle a prévu deux cas de figure : majorité relative pour Ensemble ! et majorité absolue. Avant même d’ouvrir la bouche, elle sait que ce sera la première hypothèse. La ministre de la Santé est battue. Interpellée, Violette Spillebout reconnaît qu’il « y a beaucoup de surprises ». Elle accroche le socialiste Patrick Kanner : « Vous avez rejoint l’extrême-gauche ». Il réplique : « Vous êtes une députée qui n’a pas de majorité ! Le pays est devenu ingérable. » Elle ne lâche pas : « Je fais confiance à Emmanuel Macron et Élisabeth Borne pour tenir la barre. »
Au sortir du plateau, elle sait qu’elle a gagné. Avec environ 60 %. Elle téléphone à Gérald Darmanin, remercie Doriane Bécue. Sur la 9e, elle dit : « Je suis fière de cette victoire, mais triste pour mes amis battus et la montée des extrêmes. » À ses sympathisants, qui l’attendent au pied de Saint-Vincent à Marcq et lui font un triomphe, elle le redit, enfin rayonnante. Après un coup de griffe à Martine Aubry, qu’elle rend responsable de la montée de la NUPES dans la métropole, elle conclut, parlant de la majorité présidentielle : « Nous devons construire un consensus. Ce sera un véritable défi.
Christian Furling – Voix du Nord du 20/06/2022