Ce lundi matin, Olivier Spillebout et la Maison de la Photographie, dont il est le dirigeant, sont venus devant le tribunal administratif réclamer l’annulation de près de six millions d’euros de subventions accordés à lille3000 par la commune et la MEL. La rapporteure publique a préconisé le rejet de ces requêtes.
Entre Violette Spillebout, aujourd’hui députée Renaissance (macronienne), Olivier, son mari, et la majorité socialiste lilloise, le torchon brûle depuis (au moins) quatre ans. Longtemps très proche de Martine Aubry, Violette Spillebout a finalement rejoint la sphère macronienne, se faisant d’ailleurs élire conseillère municipale d’opposition. En janvier 2018, la Maison de la Photographie, dirigée par Olivier, perd ses subventions municipales. Des subsides conséquents : 130 000 €. Rien à voir avec la politique, assure-t-on du côté du beffroi. Reste que, depuis, l’ambiance est un peu à la guérilla, y compris judiciaire. Dernier exemple en date, l’audition face au tribunal administratif de Lille, ce lundi matin.
Olivier Spillebout et la Maison de la Photographie viennent ferrailler afin d’obtenir l’annulation d’une subvention de la ville et d’une autre de la Métropole européenne de Lille à lille3000 et Utopia. Il est question d’un chèque de 2,75 M € et d’un autre de 3M €. « Ces sommes sont votées juste avant les élections municipales de 2020, enrage Olivier Spillebout. Elles engagent les élus à venir, sans même savoir quelle majorité sortira des urnes. » Et de rappeler, un brin perfide, le résultat du vote. « Martine Aubry a été minoritaire à Lille, appuie le Fivois. Elle a été élue grâce aux électeurs de Lomme… » Quant à la MEL, Spillebout soupçonne Damien Castelain, le président de la communauté urbaine, d’avoir eu « besoin des voix lilloises pour se maintenir à son siège ».
Embûche
D’où ce recours arrivé en salle d’audience deux ans et demi après la réélection aubryste. Les débats seront rapides. Olivier Spillebout agit en tant que « contribuable » et la Maison de la Photographie pour la promotion de la vie culturelle métropolitaine. Sans surprise, la ville de la Lille et la MEL réclament le rejet des requêtes déposées par l’avocate Héloïse Hicter.
Embûche plus lourde : la rapporteure publique, magistrate dont le travail consiste à analyser un dossier, recommande la même issue. Motifs : la Maison de la Photographie, fermée au public depuis octobre dernier, ne peut s’attribuer « une position de chien de garde de la vie culturelle ». Quant à l’aspect défense des deniers publics, les sommes contestées sont insignifiantes au regard du budget global des collectivités critiquées. Jugement le 29 juillet.