Les faits –
A l’issue de la première séquence parlementaire, l’Opinion brosse le portrait de cinq « néo-députés » qui ont commencé à se faire remarquer… et qu’il faudra suivre à la reprise des débats, le 3 octobre.
Défaite aux municipales en 2020 à Lille, Violette Spillebout a su rebondir en se faisant élire députée macroniste dans la 9e circonscription du Nord. Une abnégation récompensée pour l’ancienne proche de Martine Aubry
Violette Spillebout enchaîne. Ce mercredi 3 août, elle débarque en milieu de matinée dans un café aux alentours du Palais Bourbon pour répondre à la sollicitation de l’Opinion. Elle sort tout juste d’un échange long de plus d’une heure avec la Première ministre Elisabeth Borne, en compagnie d’autres élus. « Vous tombez bien, j’arrive de Matignon », lâche-t-elle, enchantée. Une demi-heure plus tard, un taxi l’attend devant le bar. « Je vais maintenant à Europe 1 », précise-t-elle. Les contraintes et les opportunités de sa nouvelle fonction de porte-parole du groupe Renaissance.
Mais la néo-députée de la 9e circonscription du Nord n’a pas l’air pressée. Elle affiche un total self-control. Son départ en vacances approche — en Pologne avec sa famille — mais même de là-bas, elle trouve l’occasion de faire un passage à la télé en répondant à distance sur la controverse de la double peine. « Ça va être un débat passionnant », lance-t-elle, impatiente.
Le fait qu’elle s’empare de ce sujet en défendant le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en dit long sur sa reconversion politique. Violette Spillebout débute son parcours politique au Parti socialiste, dans l’un de leurs fiefs historiques, à Lille. Elle entre comme chargée de mission au beffroi sous Pierre Mauroy, puis devient la très proche chef de cabinet de Martine Aubry. Avant leur brouille pour une histoire de liste et de subventions : elle se transforme alors en féroce opposante à son ancien mentor lors des municipales de 2020, où elle se présente sous les couleurs macronistes. Quand on lui demande si elle pense avoir affaibli Martine Aubry (réélue de justesse), Violette Spillebout esquisse un sourire qui en dit long sur la rancœur encore intacte entre les deux femmes.
« Défaite tremplin ». Sa pugnacité sera récompensée : à la fois par son élection à l’Assemblée en juin, mais aussi par son poste de porte-parole, proposé dans la foulée par Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance. Elle voit ainsi sa troisième place à Lille (derrière l’écologiste Stéphane Baly) comme « une défaite tremplin ». Dans son département, elle se félicite, en tant que référente locale, d’avoir réussi à recréer une unité au sein du camp présidentiel. Pour cela, sur son chemin, elle n’a pas hésité à écarter Valérie Petit, sa prédécesseur au Palais Bourbon , tout en gagnant la confiance d’un baron local, Gérald Darmanin. « On a appris à se connaître et j’ai beaucoup d’admiration pour le travail politique qu’il fait », loue-t-elle. Pendant la campagne, elle intègre aussi le bureau exécutif d’En Marche, soutenue par Stanislas Guérini.
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