Certes il en tirait déjà les ficelles, mais cette fois, le ministre de l’Intérieur va officiellement être élu président du nouveau parti présidentiel dans le Nord. Depuis qu’il a quitté les Républicains, c’est la première fois que Gérald Darmanin prend des responsabilités partisanes.
Gérald Darmanin avait déjà présidé la fédération du Nord d’un parti, mais c’était celle des Républicains. Après cinq ans chez En Marche comme simple adhérent, le ministre de l’Intérieur doit être élu le 29 janvier président de la fédération nordiste de Renaissance, le parti qui a succédé à En Marche. La numéro deux sur la (seule) liste, la députée Violette Spillebout, doit devenir secrétaire générale.
« Il nous faut un parti de masse. Renaissance n’est pour l’instant qu’un parti de bourgeois avec quelques cadres ». Voilà ce qu’assénait Gérald Darmanin en septembre dernier selon le journal le Point.
Ce samedi après-midi, dans un snack-bar attenant à la gare Lille-Europe où étaient réunis une centaine de militants, Gérald Darmanin l’a dit autrement : « Il faut apporter à Renaissance ce que n’avait pas En marche : davantage de discussions, de présence médiatique. Dire ce qu’on pense, aller voir les jeunes, les plus âgés, les urbains, notre électorat mais pas seulement. (…) On doit être un grand parti populaire et parler à tout le monde. »
Aux adhérents, il écrit : « Nous voulons bâtir avec vous une fédération de militantes et de militants. Le goût du terrain, des marchés et du porte-à-porte fait partie de notre ADN. »
« Plus de bistrots, moins de visios »
A nous, journalistes, il explique: « J’ai l’habitude de résumer : il faut plus de bistrots, moins de visios. Les gens ce qu’il faut c’est leur serrer la main, leur sourire, leur apporter des arguments, les convaincre. Ça passe par des tractages mais aussi par la vie quotidienne. La politique ce n’est rien d’autre que de s’intéresser aux autres. »
La méthode Darmanin, très inspirée de la politique comme avant, doit aider Renaissance à s’implanter localement dans le Nord. Les municipales 2026 doivent se préparer dès maintenant : « A Tourcoing, j’avais démarré quatre ans avant, Violette tu es en retard », interpelle-t-il, amusé. « Les candidats aux municipales seront désignés au niveau départemental et pas par Paris », se félicite-t-il.
Gérald Darmanin tirait déjà les ficelles du parti dans le Nord sans en être son représentant officiel. Alors quel intérêt y trouve-t-il pour ses ambitions personnelles élevées ? La question est posée. Lui déclare en tout cas ne pas avoir « vocation à être responsable du mouvement du président de la République pendant des années, des années et des années, ici dans le Nord. »