Violette Spillebout mène des batailles judiciaires en lien avec la Ville de Lille. Elle assure que sa mobilisation « pour défendre la justice, la démocratie » reste totale.
Elle dit œuvrer « pour une justice efficace et juste », et l’affirme : « je ne me découragerai pas. » Violette Spillebout, conseillère municipale à Lille et députée du Nord et candidate aux élections municipales 2026 évoque ici des affaires de justice liées au fonctionnement à la mairie de Lille. Détails.
Des dossiers « scandaleux »
L’élue dresse un constat de ses échanges avec les citoyens. « Je vois que les Lillois, les Français en général, s’indignent de la lenteur de la justice. Il y a beaucoup de colère. Des familles viennent me voir, ne sachant plus quoi faire. »
Ce jeudi, elle avait invité la presse pour assurer que les dossiers ouverts en 2020 et 2021 ne sont pas oubliés. Pour rappel, en 2020, la candidate aux municipales avait lancé un recours suite aux résultats très serrés de l’élection municipale, qui s’est jouée à 227 voix. À l’époque suivie par le candidat EELV Stéphane Baly, elle a vu cette demande être rejetée successivement par la commission nationale des comptes de campagne, par le tribunal administratif de Lille puis le conseil d’Etat.
Violette Spillebout indique avoir ensuite recueilli « des éléments de preuve complémentaires ». Fin 2021, elle a fait un signalement, « conformément à l’article 40 du code de procédure pénale ». « Nous sommes 5 ans après les faits et 6 mois avant la campagne municipale. L’enquête est en cours, je le sais, j’ai été entendue par la police en décembre 2023 », affirme la candidate Renaissance.
La plainte de Licia Boudersa classée sans suite à plusieurs reprises
La procédure dont il est question a fait couler beaucoup d’encre : une sportive, Licia Boudersa, était soupçonnée d’avoir bénéficié d’un « emploi dit fictif » par l’ex-candidate aux municipales de 2020. Elle a déposé plainte pour diffamation à l’encontre de la députée. « La plainte a été classée sans suite par le parquet de Lille », relate Violette Spillebout.
Une autre affaire a été lancée fin 2020. L’élue affirme qu’elle a reçu un signalement pour un usage de chauffeurs municipaux à des fins personnelles. Ceci autour d’un fait marquant, un aller-retour à Mons, en Belgique, en 2019, au cours duquel des personnalités se sont rendues à une exposition du mari de la maire de Lille.
Questionnée sur le sujet lors d’un conseil municipal, l’édile s’est défendue en expliquant qu’il ne s’agissait pas d’une utilisation à des fins personnelles puisqu’elle aurait, lors de ce déplacement, rencontré des bâtonniers belges et lillois ainsi que l’ancien Premier ministre belge Elio di Rupo. Là encore, le parquet a classé cette affaire sans suite.
Un « tournant politique
Hasard, ou pas, la conférence de Violette Spillebout s’est tenue le jour de l’annonce de démission de Martine Aubry. Si elle salue le parcours de la femme politique, – « 30 ans d’actions publiques » -, elle rappelle son propre attachement à « l’intégrité ». « Cette démission peut avoir un impact, ça va peut-être permettre d’aborder de façon plus sereine des dossiers qui touchent directement Martine Aubry ».
« C’est une bonne nouvelle pour Lille, parce que ça ouvre les horizons », un « tournant historique » nécessaire après ce que l’ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry juge comme « deux mandats de trop. » Et de souligner qu’à côté de la campagne municipale qu’elle prépare sous la bannière Faire Respirer Lille, elle continuera de consacrer du temps à ces affaires. « Si on lâche des dossiers comme ceux-là, le citoyen se sent abandonné par le système, se décourage. Je veux croire qu’on peut redonner confiance. »
Par Amandine Vachez, Publié le 7 mars 2025 à 14h40 dans Lille Actu