Le rapport de la Cour des comptes sur le Louvre n’est pas un simple recadrage : c’est un symbole.
Il révèle une dérive qui touche nombre de nos grandes institutions culturelles, trop souvent gérées comme des bastions intouchables, déconnectés des réalités budgétaires du pays.
Pendant que la France affronte un mur de dettes publiques et que des milliers de structures culturelles locales luttent pour survivre, certains établissements nationaux continuent d’accumuler les projets pharaoniques, les rénovations de prestige et les acquisitions spectaculaires — sans réelle hiérarchie des priorités, ni transparence sur la gestion des fonds publics.
La sécurité des œuvres, l’entretien des bâtiments, la modernisation des sites, la qualité de l’accueil, la démocratisation culturelle : voilà les vrais chantiers urgents. Pas la course à l’image ni aux records de fréquentation.
La culture ne peut rester une zone d’exception budgétaire. Les grandes institutions, financées par l’argent public, doivent faire preuve d’exemplarité, d’efficacité et de responsabilité.
Elles doivent montrer l’exemple dans la gestion, au lieu de considérer qu’elles sont exemptées de tout effort, pendant que les associations, musées municipaux, cafés culturels ou scènes indépendantes étouffent sous les contraintes et les coupes budgétaires.
Transparence, priorisation, sobriété : ces trois mots devraient guider une nouvelle politique culturelle publique.
Les Ministres de la culture se succèdent sans aucune action forte en ce sens.








