La prétendante LREM à Lille (Nord), Violette Spillebout, juge que la police municipale de la ville aux mains de Martine Aubry depuis 2001 est sous-dotée.
Chaque jour, dans le cadre des élections municipales, Le Parisien passe au crible une déclaration de candidat.
Elle accuse la mairie de Lille d’avoir « laissé l’insécurité filer ». Violette Spillebout, candidate LREM face à la sortante Martine Aubry aux élections municipales de mars prochain, juge que le nombre de policiers municipaux dans la préfecture du Nord est « peu par rapport aux villes de taille comparable ». C’est ce qu’elle indique dans son programme consacré à la sécurité, publié sur son site le 10 janvier.
Près de 120 postes, dont quelques-uns vacants
Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry, indique qu’il y a « 120 » policiers municipaux à Lille, « dont 106 postes pourvus en réalité ».
La Ville compte bien environ 120 policiers municipaux, lit-on sur le site officiel de la ville. En 2018, ils étaient précisément 115 en activité, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur les plus récents. En février 2019, La Voix du Nord avançait le nombre de 114 postes, cinq d’entre eux étant alors vacants en raison de difficultés de recrutement.
En retenant le nombre officiel de postes de policiers municipaux, soit 115, et la population lilloise étant de près de 232 000 personnes, cela donne un policier municipal pour environ 2000 habitants.
Plus de policiers à Amiens qu’elle ne le dit
La candidate LREM affirme que ce nombre de policiers municipaux à Lille est « peu par rapport aux villes de taille comparable ». Violette Spillebout prend toutefois comme exemple la ville d’Amiens, avec « 134 000 habitants » pour « 200 agents ». Or, selon le ministère de l’Intérieur, Amiens comptait, en 2018, 86 policiers municipaux. Soit un ratio d’un policier pour 1600 habitants environ. C’est tout de même « mieux » qu’à Lille.
Amiens disposait aussi de 81 agents de surveillance de la voie publique (ASVP), qui n’ont pas le même statut que les policiers municipaux. Pour Lille, Violette Spillebout ne mentionne pas les 30 ASVP.
Proportion plus forte dans plusieurs autres grandes villes Hauts-de-France
Dans les autres villes d’importance de la région Hauts-de-France, on se rend compte que la proportion de policiers municipaux est également plus élevée, toujours selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
À Roubaix, il y a 66 policiers municipaux pour environ 96 000 habitants, soit un ratio de près d’un pour 1450. Même chose à Tourcoing, avec 59 agents pour environ 98 000 habitants (un pour 1661). Dunkerque est encore mieux lotie, avec 72 policiers pour 86 000 citoyens (soit un pour 1200 habitants).
Ratio deux fois moins élevé à Rennes
En revanche, la proportion de policiers municipaux dans les villes d’autres régions à la population presque équivalente à celle de Lille varie davantage. Bordeaux (Gironde), avec un peu plus de 254 000 habitants, dispose par exemple de 130 policiers municipaux, soit un ratio d’environ 1950, équivalent donc à celui à Lille. Même chose pour Strasbourg (141 policiers pour environ 280 000 habitants, soit un pour 1985).
Montpellier (Hérault) compte de son côté 186 policiers pour près de 278 000 habitants, soit un « meilleur » ratio (un pour 1 490). De même, Reims dispose de 108 agents pour environ 183 000 habitants (un pour 1694).
À l’inverse, à Rennes (Ille-et-Vilaine), il n’y a « que » 73 policiers municipaux pour 222 104 habitants, soit une fois et demie moins en proportion qu’à Lille (un agent pour plus de 3 000 habitants).
En résumé : la candidate donne le bon chiffre de policiers municipaux à Lille, qui est effectivement moins élevé (en proportion) que dans les autres principales villes des Hauts-de-France. Mais la situation est plus contrastée concernant les « villes de taille comparable » dans le reste de la France.