Ce mercredi 19 février, Violette Spillebout, candidate LREM aux municipales lilloises a porté plainte pour « entrave » à la liberté de réunion et d’expression. Elle dénonce la présence de manifestants qui perturbent ses réunions publiques, parfois jusqu’à leur annulation.
La candidate LREM aux élections municipales à Lille, Violette Spillebout, a porté plainte ce mercredi 19 février pour « entrave » à la liberté de réunion et d’expression. Elle explique que plusieurs de ses réunions publiques auraient été perturbées, voire annulées, par des manifestants dénonçant notamment la réforme des retraites.
Dans cette vidéo postée sur Facebook par « Lille insurgée », on voit des opposants à la République en marche scander leur désaccord avec des slogans comme « Bourgeois, tremblez, ça ne fait que commencer« . Au bout « d’une heure » selon un des militants interrogés dans la vidéo, ils sont repartis en chantant « Ce n’est qu’un aurevoir« .
« J’ai déposé plainte ce matin [mercredi 19 février, ndlr] au commissariat de police » pour dénoncer ce « harcèlement » et cette « incitation à la haine« , a déclaré la candidate du parti du président Emmanuel Macron.
Violette Spillebout a également envoyé dans la matinée un communiqué à chacun des candidats lillois pour leur demander de « condamner sans réserve ces actions » menées par des individus qui ont proféré « cris, insultes et menaces« .
Elle dénonce notamment la publication sur les réseaux sociaux par le collectif d’extrême gauche « Lille Insurgée » des différents rendez-vous de campagne de la candidate LREM. « Nous vous partageons » ces rendez-vous « afin que vous puissiez vous y rendre plus facilement« , écrivait ce lundi 17 février, avec un clin d’oeil, le collectif sur Facebook.
Dénonçant tout « amalgame » entre « Lille insurgée » et La France insoumise, le candidat LFI à Lille, Julien Poix, a indiqué qu’il porterait plainte « contre toute personne incriminant » les militants mélenchonistes.
Les actions anti-Spillebout « ne sont pas de notre initiative politique« , a ajouté Julien Poix, qui aimerait que « la candidate macroniste appelle également à condamner les yeux crevés et les mains arrachées » lors des manifestations contre le gouvernement.
Mais, a-t-il ajouté dans un communiqué publié dans la soirée, « il est absolument légitime que les citoyens interpellent les candidats de La Retraite En Moins (LREM) comme Violette Spillebout« . « Celui qui empêche les réunions de Violette Spillebout,ce n’est pas le citoyen en colère » mais « Emmanuel Macron, qui sabote les élections municipales en refusant de retirer sa réforme des retraites« , a-t-il déclaré.
« Quand il y a eu des faits de violences et des dégradations, nous les avons condamnées fermement« , a réagi l’entourage de la maire PS Martine Aubry,
candidate à sa succession. « Mais là, il faut que Mme Spillebout accepte le débat démocratique sur les réformes du gouvernement qu’elle soutient« , a-t-on ajouté.
Même son de cloches du côté du candidat EELV Stéphane Baly: « si les agressions sont inacceptables, et nous les avons dénoncées, ce n’est pas la même chose que des gens manifestent une certaine opposition au parti présidentiel. Il y a un côté victime auto proclamée chez Mme Spillebout« , a-t-il déclaré à l’AFP.
Pour « Lille insurgée« , c’est un « mensonge éhonté«
De son côté, sur sa page Facebook, « Lille insurgée » estime que la « déclaration de Spillebout est un mensonge éhonté : Spillebout n’a été ni insultée, ni menacée, ni exfiltrée. »
Selon eux, si l’événement a été annulé c’est du fait du manque de monde présent au meeting : « A l’exception de quelques habitant.e.s dont la tête ne lui revenait pas, personne n’est venu l’écouter servir sa soupe réchauffée […]. »
Violette Spillebout avait déjà porté plainte en mai 2019 pour des faits similaires. En décembre dernier, son local de campagne avait été pris pour cible lors de la grève du 5 décembre.