A une semaine du 1er tour des municipales, et en cette Journée internationale des droits des femmes, nous avons recueilli les témoignages, édifiants, de candidates trop souvent renvoyées à leur genre.
« De sales méthodes de caniveau »
De son aveu, la campagne de Violette Spillebout, candidate macroniste à Lille, est « dure, très dure ». Quatre fois depuis février, ses réunions publiques ont été empêchées par l’irruption d’activistes d’ultra-gauche. « Ils étaient entre 20 et 70. Que des hommes. Même s’ils ne m’ont pas attaquée en tant que femme, c’est impressionnant de les voir débarquer », relate l’ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry à la mairie, qu’elle défiera dans une semaine dans les urnes.
La candidate LREM de 47 ans a, depuis, porté plainte, mais d’autres charges, plus sournoises, continuent à perturber sa campagne. Du harcèlement sur les réseaux sociaux, bien sûr, mais aussi des perfidies destinées à « salir ma réputation et ma moralité ». Ses oreilles sifflent constamment d’insinuations ordurières. « Je préfère ne pas les nommer parce que ça m’avilit », élude-t-elle sobrement. Elle sait, en revanche, d’où les rumeurs partent, des gens qu’elle connaît bien pour avoir travaillé autrefois à leurs côtés, « La plupart des cadors de la politique lilloise me salissent en tant que femme avec leurs sales méthodes de caniveau. Même si des choses vont dans le bon sens, ces comportements restent ancrés dans les mentalités. C’est juste plus caché. » soupire Violette Spillebout, qui se réserve la possibilité de porter plainte si ces malveillances continuent.« J’ai accumulé assez d’éléments. Elles sont en tout cas la preuve que je fais peur », positive-t-elle.
J’ai signé le 1er mars la Tribune Halte au sexisme en politique