Les bans sont à l’impression. Violette Spillebout a entrepris depuis quelques mois une tournée des communes limitrophes de la capitale des Flandres pour s’inspirer des solutions appliquées au quotidien. Sébastien Leprêtre, le maire divers droite de la Madeleine, puis Nicolas Lebas, le maire UDI de Faches-Thumesnil. C’est avec ce dernier que l’ancienne collaboratrice de Martine Aubry, passée En Marche, passe un deal en forme d’atout. Les deux élus ont l’intention de se lancer “en même temps” dans la bataille de Lille, Violette Spillebout en numéro un, lui en numéro 2.
Nicolas Lebas, élu maire de Faches-Thumesnil en 2001, est un élu remarqué dans le paysage politique de la métropole lilloise. Vice-président du conseil régional des Hauts-de-France, en charge de l’enseignement supérieur et des universités, vice-président à la métropole européenne de Lille, président de l’association des maires du Nord, il ne cache plus ses ambitions et le tandem qu’il forme avec la candidate lilloise contient son lot de surprises.
A elle Lille, à lui la MEL ! Rien de moins ! Fortuna audaces juvat. La fortune sourit aux audacieux. La carte politique de l’agglomération pourrait en effet ouvrir des perspectives au printemps prochain et le pouvoir en place à la tête de la MEL affronte des vents contraires (cf la mise en examen du président Damien Castelain). Et l’agglo affiche un tropisme modéré. Une vraie déclaration de guerre à l’élu de Tourcoing, Gérald Darmanin, candidat lui aussi au sceptre. Le ticket est peu commun. Il a l’avantage de l’équilibre. Il joue sur le registre de l’ouverture. Nicolas Lebas vient du centre droit. Violette Spillebout est classée au centre gauche.
Le duel lillois
Le duel lillois Violette Spillebout/Valérie Petit est devenu l’un des enjeux de la République en Marche pour les municipales. Les deux prétendantes à l’investiture LAREM rivalisent d’arguments et chacune tente de prendre l’avantage sur l’autre, qui en labourant le terrain (Spillebout), qui en jouant la carte de l’esclandre partisan (Petit) et en claquant la porte des instances départementales. L’activisme de Gérald Darmanin, qui joue sa partition dans le paysage régional n’est pas étranger à cette riposte des deux alliés.
En scellant un tel accord sur fond de bagarre, Violette Spillebout tente le délicat exercice de faire d’une pierre deux coups. Convaincre la commission nationale d’investiture qui auditionne les impétrantes la semaine prochaine. Et décrocher la timbale lilloise. Nicolas Lebas tourne la page de sa commune et s’essaie à un difficile pari en forme de course d’obstacles.