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Municipales : qui sont les femmes qui se lancent dans la bataille ?

Au-delà du trio médiatique en lice à Paris, d’autres candidates imposent leur voix comme tête de liste dans de nombreuses villes. À l’instar de Martine Aubry et Violette Spillebout à Lille, Johanna Rolland et Laurence Garnier à Nantes, ou encore Martine Vassal et Samia Ghali à Marseille.

Le score est affligeant : en France, 16% des maires sont des femmes. Les 15 et 22 mars, celles qui se présentent en haut des listes tenteront de faire évoluer ce pourcentage, au terme d’une campagne qui soulève des enjeux nouveaux : alors que socialistes et républicains gèrent la majorité des villes de plus de 10.000 habitants, les voilà en difficulté depuis l’arrivée de La République en marche (LREM)… tandis que le parti de la majorité manque d’ancrage local et fait face à des candidatures dissidentes.

Dans bien des communes, la transition vers des transports moins polluants, la végétalisation des espaces ou encore la qualité du logement sont devenues des sujets majeurs. Du nord au sud, voici quatre villes dans le viseur pour un fauteuil de maire au féminin.

Le divorce est sans appel entre Martine Aubry et son ancienne chef, puis directrice de cabinet, Violette Spillebout. L’édile lilloise, candidate PS à un quatrième mandat dans la ville qu’elle dirige depuis dix-huit ans, affronte donc celle qui a travaillé à ses côtés pendant plus de dix ans. L’actuelle maire de Lille se maintient tout juste en tête des sondages, quand Violette Spillebout (ex-PS, désormais LREM) reste prudente, «fière d’être investie», dit-elle, mais n’appuyant pas franchement sur l’étiquette macroniste.

Directrice depuis 2013 des relations clients et situations sensibles à la SNCF, Violette Spillebout propose de créer à Lille une promenade piétonne, une Cité des arts et du design, une assemblée citoyenne, d’instaurer la gratuité à la cantine et de lancer un plan anti-solitude. Martine Aubry contre-attaque en associant progrès écologique et mieux-être social. Les deux font la promesse de zéro hausse d’impôt. À 69 ans, Martine Aubry insiste : «Je ne changerai pas.» Alors, rompre avec la tradition, ou pas ?

Madame Figaro du 7 mars 2020