CONTRIBUTIONS

Propositions Faire Respirer Lille pour la Santé

Lille, le 19 février 2020

Madame, Monsieur, chers professionnels de santé,

Dimanche 15 mars aura lieu le 1er tour des élections municipales.

En tant que professionnel installé à Lille, cette élection vous concerne directement, car il s’agit de choisir celui ou celle qui sera, pour les six prochaines années, maire de la ville dans laquelle vous travaillez quotidiennement et résidez aussi, peut-être.

Depuis deux années, j’ai rencontré nombre de vos confrères et consoeurs qui m’ont relayé parfois les inquiétudes et les attentes en lien avec votre pratique professionnelle, regrettant l’absence de dialogue avec les instances municipales actuelles.

Bien sûr, de très belles choses ont été faites à Lille !

Mais la ville est dirigée par les mêmes équipes depuis 25 ans, cette longévité a installé un sentiment d’immobilisme à l’égard des différents acteurs de la ville dont vous faites partie. Vous, professionnels de santé, êtes pourtant en première ligne et en contact quotidien avec les Lillois.  Malgré votre rôle essentiel pour le lien social, aujourd’hui la mairie ne vous considère pas comme des interlocuteurs privilégiés.

Le 15 et le 22 mars, les Lilloises et les Lillois auront la responsabilité de choisir une équipe capable de répondre aux problématiques du quotidien tout en adaptant Lille aux grands défis du 21e siècle.

C’est l’ambition que je porte avec un collectif de 300 Lilloises et Lillois engagés. Pour FAIRE RESPIRER LILLE, je souhaite être à votre écoute, et faciliter votre quotidien :

  • en fluidifiant vos déplacements par la remise à plat du “plan de circulation” imposé en 2016 sans concertation avec les usagers de la ville, par la gratuité de l’abonnement V’Lille et des vélo-taxis pour vos déplacements de proximité.
  • en améliorant votre stationnement par la simplification du stationnement payant et en facilitant vos démarches administratives concernant votre abonnement (dans les cas de changement de véhicule par exemple), par la création de dépose-minute “Santé” devant les cabinets médicaux et paramédicaux.
  • en sécurisant les abords de vos cabinets par l’installation sur l’ensemble de la ville d’un système de vidéoprotection reliée à un Centre de Supervision Urbain.
  • en instaurant un rapport de confiance et de proximité avec vous par le biais d’une Assemblée Citoyenne Lilloise qui vous donnera la possibilité de vous exprimer par l’intermédiaire d’un représentant de chaque corps de métier.
  • en vous accompagnant dans la recherche de vos futurs locaux ou dans l’élaboration des dossiers de mise en conformité PMR de vos cabinets actuels.
  • en organisant, dans le cadre du dispositif « Sport sur ordonnance », la mise en réseau des prescripteurs avec les salles proposant de l’activité physique adaptée.

Concernant la santé de nos concitoyens, je souhaite demain un accès facilité aux soins. Aujourd’hui, ils se sentent perdus dans le parcours de soins, dans les démarches administratives à effectuer, et en parallèle, les professionnels de santé ne peuvent pas répondre à l’ensemble de leurs demandes.

Je vous propose pour cela de réfléchir ensemble à la création de CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé) permettant une mise en réseau intéressante pour les professionnels et une prise en charge plus efficace pour les habitants. Les liens avec les hôpitaux du GHICL et le CHRU pourront alors se renforcer grâce à une accessibilité simplifiée aux professionnels de santé libéraux et à un maillage resserré.

Enfin, j’aspire à la création d’un pôle d’expertise autour du sujet important du “bien vieillir” qui saura réunir des forces vives scientifiques, technologiques et médicales pour aider les Lillois à vivre mieux et plus longtemps. Ce pôle, en étroite collaboration avec les travaux, dans ce domaine, de l’Institut Pasteur de Lille, proposera des services innovants pour l’autonomie et la longévité. Il sera également un lieu ressource pour les aidants.

Au sein de mon équipe, j’ai souhaité m’entourer de professionnels et notamment parmi eux : Stéphanie Allard (orthophoniste), Béchir Boudjemaa (médecin du Sport), Raphaël Coursier (chirurgien à l’hôpital Saint-Vincent – GHICL), François Kinget (ostéopathe) ou Isabelle Plénier (chirurgien au CHRU). À votre demande, ils seront très heureux d’échanger de vive voix afin que demain la mise en oeuvre de notre programme soit fidèle à nos échanges. Vous pouvez nous contacter par email sur contact@lillec.fr ou passer au local de campagne.

Avec vous, j’espère nouer une relation de confiance pour demain, FAIRE RESPIRER LILLE.

Bien sincèrement,


Propositions Faire Respirer Lille pour la Santé

L’état de santé des lillois est loin d’être comparable à celui des autres capitales régionales. Cette situation est d’autant plus anormale que les villes centres des grandes agglomérations françaises disposent des ressources et de l’ingénierie nécessaires pour progresser dans ce domaine. D’autant plus que les actions engagées ont des effets visibles après quelques années. Comme l’ont prouvé les villes comme Toulouse, Grenoble, Marseille, Nantes qui ont développé des plans de santé coordonnés et concertés

Du point de vue de la santé locale, Lille est connue pour être un territoire de paradoxe. S’y trouvent rassemblées « en même temps » une formidable concentration hospitalière publique et privée et une accumulation de capacités de recherche, mais aussi des habitants en grande difficulté avec leur santé. La recherche et l’hôpital n’étaient donc pas les seuls leviers qu’il fallait mobiliser, car leurs impacts sont d’un autre ordre.

C’est pourquoi, un « plan de rétablissement de la santé » doit être conduit. Il doit être conçu comme la résultante d’une bonne coordination entre les différentes politiques publiques et des mesures d’actions de santé locales. Le moment est d’autant plus particulier puisque les effets des nuisances environnementales sont de plus en plus connus de tous

Les attentes de la population voulant vivre dans une ville plus saine, dans laquelle il est possible d’accéder à des soins courants sans trop attendre, une ville plus inclusive et plus favorable au bien vivre et au bien vieillir sont fortes. 

Médecins généralistes et pharmaciens mais aussi, infirmiers et l’ensemble des professionnels de santé doivent, en dépit des prévisions de tensions des quinze prochaines années, répondre aux besoins et aux attentes des Lillois dans des conditions bien plus satisfaisantes qu’aujourd’hui. D’ailleurs les possibilités d’exercice regroupé existent. Elles sont facilitées et non pas imposées aujourd’hui par la politique de l’état. Or, ce sont avant tout ces professions de santé libérales à qui les Lillois entendent s’adresser. C’est pourquoi, elles ont besoin d’être entendues et considérées par la municipalité. 

La situation de Lille, ne redeviendra normale, c’est-à-dire semblable ou égale à Marseille, Lyon, Bordeaux, Rennes ou Toulouse qu’une fois qu’auront été évités chaque année quatre cents décès de personnes âgées de moins de 75 ans. Et, cet objectif peut raisonnablement être atteint dans les six années du mandat.

L’intervention sur l’environnement, sur l’urbanisme, la mobilité et les déplacements, une solidarité refondée auront aussi leurs effets. Elles seront également évaluées par les gains sanitaires tangibles obtenus. 

Nos propositions visent à définir une politique de la Santé à Lille. Néanmoins, la thématique santé trouvera toute sa place dans la démarche de démocratie participative mise en place après les élections.


 LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

Constat

La relation actuelle avec la mairie n’est pas de qualité. Il est indispensable d’écouter l’ensemble des professionnels de santé et de faire en sorte que chacun se sente 

  • Considéré
  • Aidé
  • Et inclus dans les projets municipaux

Une relation apaisée permettra une relation constructive. Les professionnels de santé en libéral s’investiront alors davantage dans le développement d’un réseau de soins plus accessible et seront plus sensibles à l’idée d’un maillage de qualité. 

Cela permettra que :

  • Les habitants redeviennent acteurs de leur santé et de limiter certaines pathologies ou au moins d’éviter que certaines pathologies se transforment en cas d’urgence (car prises en charge trop tard)
  • Les habitants perdus dans le parcours de soins s’orientent par défaut vers les services d’urgence.

Nos propositions :

  1. Simplification du stationnement payant en facilitant les démarches administratives concernant l’abonnement professionnel de santé (dans les cas de changement de véhicule par exemple), 
  2. Fluidifier les déplacements de proximité grâce à la gratuité de l’abonnement V Lille ainsi que des vélos taxis 
  3. Concernant la piétonisation du centre-ville et afin de préserver la liberté de choix du praticien, des « mini-navettes électriques » assureront les déplacements au départ des parkings relais. Nous pourrons donc continuer à encourager les déplacements d’un patient au cabinet plutôt que de systématiser les consultations à domicile. En effet, cela permet de stimuler les fonctions de mobilité, d’organisation, de temporalité, de programmation et encourage le lien social.

 De plus, des « dépose minute santé » seront créés devant les cabinets médicaux et paramédicaux et permettront ainsi une accessibilité de qualité.

  1. Faciliter l’installation et l’ouverture de cabinet et accompagner la mise en place des règles ERP
  2. Un agent référent santé au sein de la mairie qui pourra être contacté par tout professionnel (numéro direct).

Par quartier, un représentant de chaque catégorie professionnelle sera le relais entre la mairie et ses confrères. Ces représentants seront reçus régulièrement à la mairie.

  1. Création d’une Assemblée Citoyenne Lilloise, qui donnera la parole aux professionnels de santé ainsi qu’à des habitants tirés au sort, des représentants associatifs et syndicaux, des commerçants. Nous pourrons ainsi envisager les changements nécessaires pour Lille en concertation. 
  2. Les CPTS : les communautés professionnelles territoriales de santé. C’est un dispositif visant à faciliter l’exercice des professionnels de santé et à améliorer l’organisation des prises en charge des patients. Elle est constituée de l’ensemble des acteurs de santé (professionnels de santé en libéral, structures médico-sociales, services de soins…) qui souhaitent se coordonner sur un territoire pour répondre à une ou plusieurs problématiques en matière de santé qu’ils ont identifiées. Le projet de santé est un prérequis à la contractualisation entre l’ARS et les professionnels. La mairie saura informer les professionnels de santé sur l’existence et les modalités de mise en place de ces CPTS. Elle les aidera également à constituer ce projet de santé et favoriser les conditions pratiques de ces regroupements (secrétariat, cabinets… ).

 LA PROXIMITÉ – L’ACCÈS AUX SOINS

Constat

Il est important que tous les habitants puissent accéder facilement aux structures de soins et avoir des sources d’informations proches d’eux. 

De plus, il nous faut recréer un maillage de qualité entre les professionnels de santé en libéral, les services médico sociaux, les services hospitaliers et les associations.

Propositions

  1. Recensement des professionnels de santé
    1. Faire un état des lieux et un recensement des professionnels de santé, des maisons de santé, des espaces santé, des services de psychiatrie (exemple : la clinique Fontan), des maisons de garde, des centres d’accueil psychiatriques (exemple : ilot psy de St Vincent). Ce répertoire doit être accessible aux professionnel de santé et aux lillois.
    2. L’accès à ces informations se fera via le site internet de la mairie et les mairies de quartier.
  1. Un réseau pharmaciens
    1. Les pharmaciens sont un très bon relais d’informations du fait de leur proximité avec les habitants et la facilité d’accès à la pharmacie et leurs horaires élargis.
    2. Les pharmaciens peuvent également identifier des personnes isolées et remonter l’information auprès des services concernés.
    3. Ils peuvent également avoir un rôle dans le repérage des « fragiles ». Au-delà de 65 ans, on distingue 3 catégories de personnes : Les robustes, les fragiles et les dépendants. Il est important de repérer les fragiles car la réversibilité est possible. La perte de poids est un indicateur prégnant. Les pharmaciens pourraient être informés et sensibilisés à cela pour repérer ces fragiles. « La journée des fragiles » peut être un événement organisé par la ville.
  1. Les événements santé – de prévention, d’information… – doivent se déplacer dans la ville. Ils ne doivent pas rester cantonnés au centre-ville
  1. « L’accessibus » se rendra dans chaque quartier pour informer les habitants sur leurs droits, les orienter vers les professionnels de santé, leur donner des informations concernant les vaccins (exemple : papillomavirus), l’alimentation, les soins bucco-dentaires, les conduites addictives, les programmes de prévention.
  1. Proposer dans chaque quartier à certains habitants d’être des ambassadeurs de santé, c’est-à-dire d’être des relais entre la mairie et les habitants.

LE BIEN GRANDIR

Plusieurs thématiques sont essentielles dans le bien grandir et nous saurons les soutenir :

  1. Bien Manger
  1. Développer des repas de qualité dans les cantines scolaires, y favoriser le circuit court et le zéro déchet.
  2. Rendre la cantine gratuite pour tous les petits lillois.
  3. Sensibiliser les enfants sur l’importance de l’alimentation dans la santé. Des changements pourront ainsi se faire par voie de conséquence dans les habitudes alimentaires des familles. Des programmes efficaces mis en place dans d’autres communes sauront nous inspirer.
  1. Bouger
    1. Aménager l’espace public avec le souci de permettre aux enfants de se déplacer dans la ville, en trottinette, en vélo et à pied en sécurité : des Voies Express Végétalisées occuperont les grandes artères de la ville.
    2. Mettre en place les programmes « tous nageurs », « tous cyclistes » à la fin de l’école primaire.
    3. Permettre à tous les jeunes d’exercer une activité physique et sportive en rendant les salles de sport et les clubs de sport de la ville plus accessibles, en termes d’horaires et de coûts.

LE BIEN VIEILLIR

Constat

En 2050, une personne sur 3 sera sexagénaire ou plus. Aujourd’hui, il est donc possible de vivre longtemps, mais il est indispensable d’y associer l’idée du bien vieillir.

À Lille d’ailleurs, plutôt que d’attendre que les pathologies se déclarent pour consulter, l’Institut Pasteur tente une nouvelle méthode : un bilan complet santé longévité pour prévenir les maladies. C’est un bilan physique, médical, cognitif qui permet d’identifier les sujets sur lesquels la personne doit intervenir ou d’encourager ses pratiques habituelles. 

Pour bien vieillir, les points clés sont : Bien manger, Bouger et Entretenir le lien social.

Propositions

  1. Bien manger : les repas distribués par la ville seront élaborés en veillant à un apport protéinique de qualité et adapté. 
  1. Bouger 

Dans l’idée du bien vieillir, un facteur essentiel est la mobilité. Notre ville doit donc permettre à chacun de pouvoir se déplacer facilement.

  1. La création d’un ​pôle d’expertise (La silver Vallée) ​qui saura réunir des forces vives scientifiques, technologiques et médicales pour aider les Lillois à vivre mieux et plus longtemps. Ce pôle​, en étroite collaboration avec les travaux, dans ce domaine, entre autre, de l’Institut Pasteur de Lille, ​proposera des services innovants pour l’autonomie et la longévité. ​Il sera également un lieu ressource et de soutien pour les aidants. 
  2. Les Voies Express végétalisées sur les grandes avenues pour un déplacement en vélo sécurisé, la promenade piétonne, un grand centre piétonnier et des passerelles piétonnes/vélos entre quartiers enclavés favoriseront cette mobilité.

 3. Le sport sur ordonnance : Ce dispositif permet aux patients de pouvoir bénéficier d’une prescription d’activité physique adaptée par leur médecin généraliste.

La mairie saura mettre en relation les médecins prescripteurs et les salles de sport proposant de l’activité physique adaptée.


Conclusion

Parce que la santé est au cœur des préoccupations des habitants, la Mairie, en partenariat avec l’ensemble des acteurs de santé de la ville, mettra en place toutes ces propositions et saura développer d’autres projets tout au long du mandat.