Attention sujet sensible. Le débat de jeudi dernier à Douai – voir lien ci dessous – entre les candidats aux élections régionales donne matière à polémique. En substance,
Violette Spillebout, colistière de Laurent Pietraszewski, pour la majorité présidentielle, a-t-elle le droit de s’exprimer sur les sujets impliquant la SNCF dont elle est une salariée ? Car Franck Dhersin, le vice-président aux transports du conseil régional, dont la SNCF est un partenaire technique, a écrit au PDG de la SNCF pour évoquer la liberté prise par l’intéressée, qui ne respecte pas l’obligation de neutralité imposée à un agent public, et lui demander d’éclaircir la situation de son adversaire. «…afin d’éviter que ses propos puissent être interprétés comme le relais du groupe SNCF et donc, indirectement, le soutien à certains candidats plutôt qu’à d’autres ». C’est la neutralité même de la SNCF qui est mise en cause. Débat de spécialiste. Une obligation qui incombe aux agents publics dans le cadre de l’exercice de leurs missions et de l’exécution de leur contrat de travail.
Dans le camp de la majorité présidentielle, on fait valoir que la dite obligation ne s’applique pas dans un cadre associatif, ainsi une campagne électorale. Et l’on rappelle que des milliers d’agents de la SNCF poursuivent un engagement syndical ou politique. Sur le replay du débat on constate que Violette Spillebout n’a pas caché son appartenance à l’entreprise ferroviaire et qu’elle ne s’exprimait pas au nom de cette dernière. Le propos était vif et a semble-t-il, piqué au vif, le camp Bertrand qui surréagit sur le terrain du droit.
Une région assume d’importantes prérogatives avec les TER en liaison avec la SNCF. Et l’ancien ministre de la santé a fustigé l’entreprise publique pendant tout le mandat. Comble de la situation, on rappelle que Xavier Bertrand a privilégié, en accord avec la maire de Lille Martine Aubry avec laquelle Violette Spillebout a rompu les liens, un grand institut pour la photo à Lille au détriment de la Maison de la Photo, fondée par Olivier Spillebout qui a porté la délibération de financement devant le tribunal administratif.
La semaine dernière, l’entourage du président-candidat – ce dernier prend soin de rester au-dessus de la mêlée – mettait en doute les conditions administratives de la candidature de la ministre Agnès Pannier-Runacher, en dernière position sur la liste du Pas de Calais. Les deux adversaires rivalisent d’arguties à coup de twittos vengeurs (ci dessous)…On aimerait savoir ce que le ministre Gérald Darmanin, ancien VP aux transports de Xavier Bertrand, et colistier de Violette Spillebout, en pense !
Marc Prévost – Daily Nord du 2 juin 2021